mercredi 12 juin 2013

Des présidents au pilori

Depuis l'instauration de la République en 1848, la démocratie et la morale publiques n'ont pas toujours trouvé leur compte dans l'élection d'un Président.



Les criminels

Louis Napoléon Bonaparte, le tout premier. Eu en 1848, avec le soutient du « Parti de l'Ordre » (social) contre les « Rouges, les Partageux », il s'empare du pouvoir à titre personnel par le coup d'état du 2 décembre 1851. Il a alors le soutient de l'armée, de l'église et de la bourgeoisie d’affaires. L’année suivant il se proclame empereur sous le nom de Napoléon III.
Adolphe Thiers (187&-1873)  provisoirement tout à la fois chef de l'état et chef de l'exécutif après la chute de l'Empire et après voir conduit l'écrasement sanglant de la Commune de Paris. Antérieurement royaliste, il s'était convaincu que

la République était l'institution correspondante le mieux aux mutations économiques et il concevait la République comme une société anonyme (l'exécutif) avec un conseil d'administration le législatif). Il est alors contraint à la démission par une majorité parlementaire nostalgique de la monarchie dans une France rurale qui restait à républicaniser 



Les Piteux

Maurice de Mac Mahon (1873-1879) piteux chef de guerre lors de la guerre franco-prussienne de 1870, il est porté à la tête de l'état par une majorité parlementaire royaliste qui veut imposer à la France «  l'ordre moral » .

Les républicains s'imposent progressivement et en 1875 des lois constitutionnelles établissent définitivement la IIIème République (à une voix de majorité!). Mais Mac Mahon n'admet pas cette mutation politique et les républicains ayant conquis la majorité parlementaire, doit démissionner.



Jules Grevy (1879-1887). Réélu en 1885. « modèle  républicain bourré de vertus bourgeoises, il aurait été le seul président de la IIIème République à s'être enrichi pendant son mandat. Il est contraint à la démission en 1887, accusé d'avoir laissé son gendre organiser depuis l'Elysée toutes sortes de trafic dont celui de décorations.



Casimir Perier (1894-1895)

Il est l'élu d'une coalition anti dreyfusarde des droites monarchistes et républicaines. Jaurès dit de lui: «il appartient à un milieu social où est en honneur la tradition larmoyante et hautaine du despotisme bourgeois ». Très hostile au développement du mouvement ouvrier (il était propriétaire des mines de charbon d'Anzin, il démissionne son ambition étant contrecarrée par le parlement qui selon lui permettait la « liberté de souffler les haines sociales ».



Félix Faure (1895-1899)

Représentant des armateurs havrais, il tes soucieux de faste (on le surnomme le « président soleil), sans doute par ce qu'il était d'origine modeste..Sa renommée lu vient de sa mort brutale à l'Elysée dans les bras d'une de ses maîtresse.



Paul Deschamel quelques mois en 1920.

A l'origine un « député mondain »  il est l’élu de la chambre « bleu horizon », la plus réactionnaire de l'entre deux guerres. Mais dépressif à la suite de la mort de ses deux fils à la guerre, il est contraint à la démission et interné après être «tombé» d'un train et retrouvé marchant le long de la voie ferrée en chemise de nuit.



Albert Lebrun (1932-1940 – réélu en 1939)

Très effacé, il fait preuve d'une insuffisance totale au moment de la crise militaire et politique de mai-juin 40. En juillet il se soumet au coup d'état de Pétain, lui déclarant : «j'ai été toute ma vie un soutient fidèle de la loi, même quand elle n'avait pas mon adhésion morale ».



René Coty (1953-1959)

Le second et dernier président de la IVème République

Effacé lui aussi. C'était sans doute son intérêt puisqu’il avait voté en 1940, les pleins pouvoirs à Pétain. En 1958, en pleine crise du putch d'Alger, il menace de démissionner si les députés n'accordent pas les pleins pouvoirs «au plus illustre des Français», de Gaulle.



Georges Pompidou (1969-1974)

Le deuxième élu au suffrage universel de la Vème République. Agrégé des Lettres, mais d'abord, professionnellement le fondé de pouvoir en France de la Banque Rothschild. En 1973, il prend le contre pied de de Gaulle qui avait affirmé que « la politique de la France ne se fait pas à la corbeille» désormais l'Etat, pour se financer, ne s’adresse plus à la Banque de France, mais aux marchés internationaux. On connaît la suite...



                                                                                                                                 J.P.B.

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