vendredi 20 décembre 2019

Les accompagnatrices et accompagnateurs des sorties scolaires, une controverse biaisée.

Le Sénat, le 15 mai dernier, a adopté en première lecture par 186 voix pour, 100 contre et 159 abstentions, un amendement à la loi sur l’école de la confiance qui fait valoir que les parents d'élèves dans le cadre d'une sortie scolaire "deviennent des collaborateurs occasionnels du service public" et devraient en conséquence adopter la laïcité imposée aux fonctionnaires.  Le texte était présenté par le groupe Les Républicains pour combler un vide juridique.

La gauche a voté contre. Une sénatrice du parti socialiste (Sylvie Robert) a déclaré que ce n’était pas un débat juridique, mais politique. En l’occurrence il eût été plus juste de dire politicien. La droite cible dans les faits les accompagnatrices voilées. Il est certain que le sénateur de la Vendée Philippe Retailleau n’aurait pas tenu le même plaidoyer en faveur de l’amendement s’il s’était agi de mères portant ostensiblement des croix chrétiennes. Mais de ces mères, il n’y en a pas à l’école publique. Elles ont leur école. Normal, la liberté de l’enseignement le permet. Anormal en revanche que beaucoup soient associées au service public et qu’elles soient à ce titre financées sur des fonds publics. Sur le plan juridique la loi Debré de 1959 est une grave entorse à la loi de 1905 qui, dans son article 2 stipule, que la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. La loi de 1959 est le pire accommodement non raisonnable à la loi de séparation des Églises et de l’État. Elle a ouvert la porte à des accommodements dits raisonnables. Considérer la maman accompagnatrice de sorties scolaires intégrées au service public d’éducation comme usagère et non comme collaboratrices en est un.  Nous connaissons les arguments en faveur de cette libéralité accommodante. Pour les militants laïques, refuser les mères voilées en tant qu’accompagnatrices pourrait conduire ces dernières à opter pour l’enseignement privé catholique concurrent. Pour d’autres, plus pragmatiques, les sorties scolaires dans certains quartiers deviendraient impossibles. Enfin, pour certains, ce serait ajouter de la discrimination à la discrimination sociale. Discutable ce dernier point, c’est un mélange des genres. Si cet argument est associé au droit à la libre expression identitaire dans le cadre scolaire, il devient fallacieux. Il est porté par les faux amis de la laïcité scolaire. Faux amis qui n’ont jamais accepté la loi de 2004 interdisant le port de signes religieux ostensibles à l’école publique.

Nous apportons notre total soutien à Henri Pena-Ruiz

En réponse à une tribune publiée dans «Libération» accusant le philosophe d’instrumentaliser la laïcité, plusieurs personnalités, d’Elisabeth Badinter à Michel Onfray, prennent sa défense.

Tribune publiée le 12 octobre in Libération « Nous apportons notre total soutien à Henri Pena-Ruiz »

Tribune. Le 4 octobre, la version en ligne du journal Libération publiait une tribune signée par un «collectif d’élus et d’acteurs associatifs», intitulée «Islamophobie à gauche: halte à l’aveuglement, au déni, à la complicité». Cette publication, qui appelle à faire de «l’islamophobie» un délit raciste, ne se contente pas de ressasser les thèmes du retournement victimaire chers à la mouvance dite «décoloniale» et à l’idiotie utile de l’islamisme meurtrier, elle ne se contente pas de donner une fois de plus les leçons de morale qui excusent l’inexcusable. Elle s’en prend expressément à la personne de Henri Pena-Ruiz. En «accroche» de cette publication la photo de Henri Pena-Ruiz, agrémentée en légende d’une citation tronquée, est une référence évidente à la campagne de dénigrement qui a suivi l’une de ses conférences, donnée à Toulouse le 23 août dernier.

Tribune Libération - Attaque contre Péna-Ruiz

Tous les mouvements politiques qui se réclament des valeurs progressistes doivent aujourd'hui prendre position sur cette question, avoir une ligne claire.

Tribune. Nous sommes de sensibilités politiques diverses, nous sommes tou·te·s progressistes et venons des quatre coins de France. Nous sommes issu·e·s de différentes générations. Notre point commun ? Nous sommes convaincu·e·s que la question des quartiers populaires est une question politique de premier plan. Pour la plupart d’entre nous, nous y avons grandi, nous y vivons, nous y militons au quotidien.
Au fondement de nos engagements, il y a au moins celui de lutter pour l’égalité réelle, pour la justice et contre toutes les discriminations, a fortiori quand elles se cumulent ajoutant (souvent dans un cadre de ségrégation territoriale) assignation sociale et racisme. A l’occasion des universités d’été de La France insoumise, lors d’un atelier sur la laïcité, plusieurs militants ont été vivement interpellés pour avoir réagi aux propos d’Henri Peña Ruiz, philosophe, qui intervenait lors de cet atelier. L’un d’entre eux, le journaliste Taha Bouhafs a été violemment pris à partie.
Si nous savons que beaucoup de celles et ceux que nous côtoyons ont les idées claires, nous savons aussi pertinemment que pour certains partis et courants de la gauche, la question du rapport aux musulman·e·s, à l’islam et à tout ce qui y est lié est un angle mort de la lutte contre le racisme.

Le motif caché de la réforme des retraites

Mettre à disposition des compagnies d’assurances et des fonds de pensions la manne financière que représentent les réserves des caisses de retraites

Mettre en évidence des contre-vérités et des mensonges mérite une profonde maîtrise de la pratique de l’intoxication.

Dès 2017, Jupiter-Macron affirmait « que les retraites n’étaient pas un problème financier ».

De manière faussement démagogique dans le discours « système juste, transparent et fiable…pour des droits identiques », le gouvernement trompe son monde.

Communautarisme

Qui ne vit plus ou moins en communauté ? La première d’entre elles étant la famille (on parle de cellule !) suivie de près par la nation et souvent la communauté religieuse, catholique, protestante, juive, musulmane ou bouddhique.
C’est là que le bât blesse les laïques, car certaines de ces communautés sombrent dans le communautarisme.
Celui-ci, hélas, est souvent le résultat de ce que les membres de la communauté ne trouvent plus leur place dans la nation qui leur tourne le dos. Alors on parle d’isolationnisme voire, plus grave mais rare, de séparatisme.
Le remède est justement dans l’ouverture raisonnable de la nation aux particularités irréductibles mais pacifiques et légitimes de tous ses membres, ce qui forme un peuple ayant des intérêts communs où chacun est traité dans l’égalité des droits et des devoirs ; ce qui est l’art de la politique.
Chapeautant le tout, suprême communauté, l’Humanité et ses intérêts communs universels dont le premier aujourd’hui est de remédier au réchauffement climatique qui devrait nous unir sérieusement.
Il faut donc aborder la question du communautarisme avec prudence et discernement, sans tapage, l’œil sur ses dérives occasionnelles à redresser avec intelligence dans la paix sociale.
Max  Bayard
07/11/19