mardi 30 janvier 2018

Collège public de Beaupréau, la tactique du Président

Un combat juste ne se mesure pas à son résultat. S’il en était ainsi, Christian Gillet aurait décidé la construction immédiate du collège public de Beaupréau-en Mauges. Ceux qui crient victoire pour une réalisation au mieux en 2023 sont bien naïfs ou ont renoncé à lutter. Le Président du Conseil départemental ne pouvait plus rayer d’un trait définitif le collège public de Beaupréau. Il aurait pu agacer l’Education nationale bienveillante jusqu’ici à son égard. Il aurait énervé les élus locaux des communes nouvelles des Mauges. Il aurait renforcé la colère des parents d’élèves. Il était donc contraint de désamorcer ses mécontentements probables.
C’est ce qu’il fit en promettant (au mieux) le collège dans cinq ans, le temps d’une guerre (scolaire). Pendant ces cinq ans, le service public d’éducation continuera à se dégrader dans les Mauges. L’année prochaine, le collège public de Montrevault sera surchargé. En 2019, pour délester ce dernier, des élèves des communes nouvelles seront ventilés sur des collèges extérieurs pendant au moins quatre ans. Pendant ce temps l'enseignement privé ouvrira les portes de ses collèges privés de proximité financés sur des fonds publics. Et peut-être même qu’il ouvrira une SEGPA que l’Éducation nationale a refusée au collège de Saint Florent-le-Viel. Il y a quelques années, le conseiller général du canton de Beaupréau affirmait au Conseil départemental de l’Éducation nationale qu’il suffisait de quelques mois pour implanter provisoirement un collège. Alors pourquoi pas aujourd’hui alors que les critères fixés à cette époque sont largement dépassés ? Le diocèse associé aux consultations doit le savoir. Et quoiqu’en dise Christian Gillet, pour se démarquer et donner le change, il doit plutôt être satisfait et compréhensif

Jack Proult, coordonnateur du collectif vigilance laïcité et président de la FOL 49

jeudi 18 janvier 2018

Conférence d'Yvon QUINIOU du 7 décembre 2018 - Laïcité et philosophie « Penser par soi-même » (Kant)

La question de la laïcité dans son rapport à la philosophie doit être comprise à partir de son deuxième terme, en priorité : la philosophie. Car c’est à partir de là, à savoir de la réflexion rationnelle la plus exigeante qui soit, dans son principe, que la question concrète, en l’occurrence politique, de la laïcité, qui nous importe à tous, pourra être traitée dans un sens disons universel, même si, hélas, tous les pays ne sont pas également parvenus à la réponse de principe que je vais vous proposer. Je dis hélas, tout de suite, car la conjoncture internationale mais aussi nationale, nous met en face d’un dangereux retour du religieux dans la sphère publique, sous diverses formes, auquel les citoyens laïques que nous sommes ne s’attendaient pas il y a encore quelques années. Nous devons donc non seulement y faire face, mais y répondre vigoureusement et rigoureusement car le rapport à la religion est bien au  cœur  de la  laïcité et de l’émancipation quelle vise.
Je rappelle simplement quelques faits incontestables, quoique dans le désordre, qui imposent cette urgence d’une réponse à la fois théorique et militante. En France, il y a la résurgence d’un catholicisme intégriste qui entend, sinon remettre en cause la loi de 1905 de la séparation de l’Etat et des Eglises, en tout cas maintenir l’exception de l’Alsace et de la Lorraine et qui, surtout, entend investir