Ceux qui se proclament indépendantistes veulent-ils que la Corse
s’enferme dans sa communauté culturelle ? Sont-ils communautaristes comme
ces fidèles Islamistes, ou comme les Amish venus d’Alsace qui ont installé au
XVIIIe siècle, au nord ouest de l’Amérique du Nord, des communautés
protestantes closes ?
Identité
Il s’agit, nous disent les moins rigides, de préserver une identité
culturelle et d’abord langagière. Encore faudrait-il que la culture ne résulte
pas de multiples emprunts, non seulement langagiers, mais aussi culinaires,
religieux et moraux, en provenance du monde méditerranéen et de son histoire.
Et plus récemment d'Asie et d’Afrique. La culture de la vigne et celle de la
clémentine seraient-elles d’origine Corse ? La Corse a été
occupée plus d’une fois. N’en est-il rien resté ?
L’identité culturelle résulte d’une synthèse en perpétuel remaniement. Nous sommes des héritiers. Mais il ne faut pas sacraliser cette transmission. Sinon nous nous enfermons dans le communautarisme. Le communautarisme est exclusiviste. Il embaume. Il fossilise. Au contraire de la culture qui vit, qui bouge : Il ne faut pas confondre médecine et histoire de la médecine (Albert Memmi).
occupée plus d’une fois. N’en est-il rien resté ?
L’identité culturelle résulte d’une synthèse en perpétuel remaniement. Nous sommes des héritiers. Mais il ne faut pas sacraliser cette transmission. Sinon nous nous enfermons dans le communautarisme. Le communautarisme est exclusiviste. Il embaume. Il fossilise. Au contraire de la culture qui vit, qui bouge : Il ne faut pas confondre médecine et histoire de la médecine (Albert Memmi).
Et le terme république ?
Certains vont opposer le terme république au terme communautarisme.
Mais la république définit un type d’État politique. La république de Venise
qui vécut jusqu’à la fin du XVIIIe siècle avait été construite par et pour
l'aristocratie marchande, et non par son peuple. Et l’Iran des Mollahs est
officiellement une république qui se qualifie d’islamique : serait-ce une
république parce qu’il y a des élections ?
Au total, et au-delà des différences sociales, le terme identité culturelle
fait référence à l’individualité de chacun, à ses données idéologiques, à son
histoire personnelle, à ses relations à autrui, à ses relations aux
institutions et à ses valeurs. Concluons, avec Montesquieu, qu’il faut faire
prévaloir l’humanité sur la nation, la nation sur la région, la région sur le
clan, le clan sur la famille. Il faut en effet distinguer, dans les positions
politiques, celles qui ont une vocation universaliste aujourd’hui fondée sur la
trilogie de 1 789 (liberté, égalité fraternité) et la laïcité
définie en 1905, et les autres qui sont discriminatoires parce que fondées sur
l’ethnicité ou la linguistique. Dire cela, c’est être laïque par rapport à des
faits d’autorité.
Jean-Paul
Brachet
N.B.1 Et le référendum prévu en 2019 sur le devenir de la
Nouvelle-Calédonie ? Notons que devenue possession française en 1953, la
Nouvelle-Calédonie est devenue territoire d’outre-mer en 1959, date à laquelle
cessa la discrétisation officielle entre la majorité canaque de la population
et la minorité (dans la région de Nouméa) descendant de la colonisation
française et de son bagne. Il faut y ajouter une minorité d’Asiatiques
introduit par les Européens pour travailler dans les plantations et les mines.
N.B.2 Et que dire de la situation, a
priori inexplicable, de Mayotte devenue département français depuis Sarkozy et
qui, lui, veut le rester. Une île ou plus de la moitié de la population est
sans statut, étrangère, en provenance des Comores voisines, autrefois colonies
françaises. Mayotte, une île qui refuse l’indépendance. Alors quelle solution
démocratique apaisante pour Mayotte ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire