Dans
le langage feutré des diplomates, on qualifie ce genre d’affront de « geste
inamical ». En refusant le survol du territoire français à l’avion du président
bolivien Evo Morales, M. François Hollande a manqué au plus élémentaire respect
dû à un chef d’État étranger démocratiquement élu. Ce réflexe, bêtement
policier, met d’autant plus mal à l’aise qu’on n’imagine pas un seul instant
qu’il se serait manifesté envers le représentant d’un pays membre du Conseil de
sécurité des Nations unies (ou de tout autre puissance mondiale).
Le
choix du président français est en outre particulièrement mal venu au moment où
celui-ci prétend hausser le ton face aux États-Unis – ces derniers se
permettant d’espionner leurs alliés comme de vulgaires contrebandiers. En
effet, si l’avion de M. Morales a été retenu sur le Vieux Continent, c’est par
ce qu’on suspectait d’y découvrir l’agent Snowden qui a révélé les écoutes illégales
de Washington dans les bureaux de l’Union européenne et qui cherche un pays
pouvant le préserver des foudres de M. Barack Obama.
Mais
Paris préfère sans doute offenser la Bolivie plutôt que de donner un coup de
pouce à celui qui mis au grand jour la duplicité des États-Unis envers ceux
qu’ils affectent de qualifier d’alliés et d’amis.
jeudi
4 juillet 2013
par Anne-Cécile Robert
par Anne-Cécile Robert
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire