Le
« vrai » non vérifiable expérimentalement conduit-il nécessairement à
l'intégrisme.
« Progressivement , l'homme s'est émancipé de l'affirmation sans
vérification. La vérification étant l'aune du vrai, la mesure de toute
chose. » C'est ce qu'affirme Jean-Paul Brachet. Voyons un peu.
Un personnage de
Molière, Don Juan me semble-t-il, qui s'affirme comme incroyant, déclare:
« Je crois que deux et deux font quatre ». Cela se vérifie à condition de préciser « dans le
système à base 10. »Il faudrait d'ailleurs dire dans ce cas-là: je
SAIS que deux et deux font quatre. C'est « vrai »
mathématiquement parlant.
Affirmation
scientifique : La terre tourne autour du soleil en une année de 365
jours, c'est « vrai! Je le SAIS » avec la nuance que ce n'est qu'une
approximation, puisqu'il convient de rajouter tous les quatre ans un jour de
plus dans le compte.Il est donc nécessaire de préciser dans quelles conditions
on affirme qu'une chose est « vraie ». Par ailleurs, d'une manière
générale, l'affirmation de ce qui est « vrai » dans le domaine
scientifique, parce que « vérifiable », s'accompagne toujours ou
devrait s'accompagner, de la mention:
« en l'état actuel de nos connaissances », ce qui laisse la porte
ouverte au doute scientifique.
Mais il existe
aussi
des choses qui peuvent être « vraies » sans être vérifiables . Il en existe dans le domaine mathématique,paraît-il, des vérités « indémontrables ». Il en existe aussi dans d'autres domaines. Si une personne en aime une autre, c'est « vrai » du point de vue de la personne qui l'affirme( si elle est sincère), les autres peuvent le croire ou non! De même, la personne qui en aime une autre, croit en l'amour de cet autre, qu'il soit effectif ou non! Peut-on « vérifier » la réalité de cet amour? Évidemment non! D'ailleurs le fait que cela vienne à l'esprit de l'un ou de l'autre de se poser la question ferait planer un doute sur la réalité de cet amour! Plus généralement, que serait une société ou la vérification serait en toutes choses, l'aune du « vrai »? Elle l'est déjà bien assez, car seul ce qui est matériel est vérifiable, et la société a tendance à réduire tout à l'aspect matériel. Appliquer le critère « vérifiable » aux comportements est discutable. Peut-on affirmer comme « vrai »: « Le moral des ménages est au plus bas, les Français n'achètent plus! » Réduire ses achats ou décider d'acheter d'occasion, (ce qui n'apparaît pas comme achat, car cela ne fait pas tourner l'industrie),signifie-t-il qu'on a le moral au plus bas? Ce peut être même parfois le contraire! La vérification ne me semble donc pas la mesure de toutes choses.Certes la théorie marxiste dira que l'amour n'existe pas mais qu'existe un certain état de la société, certaines conditions matérielles qui font que s'exprimera ce qu'on appelle couramment « amour ». De même, les partisans de l'homme neuronal diront que cet amour n'est que le résultat de la chimie de notre cerveau. C'est une façon d'affirmer certains déterminismes que l'on ne peut pas nier, on peut « croire » néanmoins que l'être humain garde une certaine liberté que l'on nommera comme l'on voudra. C'est une croyance (j'ai employé le verbe croire!), mais à l'inverse, croire que l'être humain n'a aucun libre arbitre et est entièrement déterminé, c'est aussi une croyance. On ne peut le vérifier, pas plus que l'inverse...
des choses qui peuvent être « vraies » sans être vérifiables . Il en existe dans le domaine mathématique,paraît-il, des vérités « indémontrables ». Il en existe aussi dans d'autres domaines. Si une personne en aime une autre, c'est « vrai » du point de vue de la personne qui l'affirme( si elle est sincère), les autres peuvent le croire ou non! De même, la personne qui en aime une autre, croit en l'amour de cet autre, qu'il soit effectif ou non! Peut-on « vérifier » la réalité de cet amour? Évidemment non! D'ailleurs le fait que cela vienne à l'esprit de l'un ou de l'autre de se poser la question ferait planer un doute sur la réalité de cet amour! Plus généralement, que serait une société ou la vérification serait en toutes choses, l'aune du « vrai »? Elle l'est déjà bien assez, car seul ce qui est matériel est vérifiable, et la société a tendance à réduire tout à l'aspect matériel. Appliquer le critère « vérifiable » aux comportements est discutable. Peut-on affirmer comme « vrai »: « Le moral des ménages est au plus bas, les Français n'achètent plus! » Réduire ses achats ou décider d'acheter d'occasion, (ce qui n'apparaît pas comme achat, car cela ne fait pas tourner l'industrie),signifie-t-il qu'on a le moral au plus bas? Ce peut être même parfois le contraire! La vérification ne me semble donc pas la mesure de toutes choses.Certes la théorie marxiste dira que l'amour n'existe pas mais qu'existe un certain état de la société, certaines conditions matérielles qui font que s'exprimera ce qu'on appelle couramment « amour ». De même, les partisans de l'homme neuronal diront que cet amour n'est que le résultat de la chimie de notre cerveau. C'est une façon d'affirmer certains déterminismes que l'on ne peut pas nier, on peut « croire » néanmoins que l'être humain garde une certaine liberté que l'on nommera comme l'on voudra. C'est une croyance (j'ai employé le verbe croire!), mais à l'inverse, croire que l'être humain n'a aucun libre arbitre et est entièrement déterminé, c'est aussi une croyance. On ne peut le vérifier, pas plus que l'inverse...
Enfin,venons en
au domaine des religions, derrière lesquelles vous voyez automatiquement se
profiler le spectre du fanatisme, même si vous évoquez à juste titre également
les fascismes qui sont aussi des systèmes « religieux » au sens au
vous concevez les religions. Il est regrettable en effet que des croyants
veuillent faire interdire ce qu'ils appellent « blasphème ». S'ils
réfléchissaient avec un peu de recul, ils pourraient se dire (et nombre de
croyants d'ailleurs, contrairement à ce que vous pouvez penser, se le
disent)que celui ou ce qu'ils nomment « Dieu », s'il en est un,
est autre et au-delà de tout ce qui
existe,et ne peut donc être atteint par aucune
« attaque » humaine, puisqu'il n'existe pas au sens ou une chose
existe. Vous ricanerez peut-être en « croyant » que les croyants se perdent dans des arrière-mondes, il n'en
est rien. Simplement, il faut être assez ouvert pour admettre que Dieu
« existe »pour celui qui croit en lui, de même qu'il n'est pas
nécessaire qu'un amour humain « existe » effectivement
pour qu'il existe pour la personne qui aime. Ce qui est regrettable, c'est que
les médias, et un journal comme l'Anjou
Laïque en particulier, ne voient dans les religions qu'organisations impliquant
un principe d'obéissance à des dogmes. Il en fut malheureusement ainsi pendant
longtemps et cela vous semble l'être aujourd'hui encore, alors que les dogmes
sont considérés dans les versions libérales des religions, comme relevant de la
culture de l'époque où ils ont été établis, et devant être interprétés. Certains pensent en particulier
à l'Islam, mais là encore, on attribue à la religion ce qui relève de comportements
tribalistes qui se sont greffés sur une religion. Lisez à ce sujet, si la
question vous intéresse, le livre de la journaliste canadienne d'origine
ougandaise, Injar Manji, lesbienne et musulmane qui n'a pas froid aux yeux:
« Allah, liberté, amour ».
Cela dit, si
les paroles prêtées au Christ dans l'évangile de Jean « Je suis le chemin,
la vérité et la vie » ont pu être interprétées comme dogmatiques, par ceux
qui ne conçoivent que la vérité scientifique, la question de Pilate
« Qu'est-ce que la vérité? », question à laquelle il n'est pas
répondu, ouvre des pistes de réflexion. Là où vous voyez obligation,
obéissance, etc moi je vois au contraire
ce qui permet d'avoir un regard critique sur sa propre vie et sur le monde. Le
chemin, la vérité et la vie sont en chacun, si l'on veut en prendre le risque !
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