lundi 12 juillet 2021

Courrier des lecteurs : 1905

Par la loi du 9 décembre 1905, l’Etat et les institutions publiques se séparent (se débarrassent) des Églises, de fait, l’Église catholique.

C’est elle seule l’unique véritable révolution du XXe siècle puisqu’elle rompt enfin avec plus de mille ans de soumission de l’État à une religion officielle qui bénissait les rois sous l’huile sacrée et soumettait les Républiques à la signature d’un traité exclusif, le Concordat. Révolution à portée universelle ou quasiment par ce que l’on appelle la laïcité où l’État et les institutions publiques accèdent à leur souveraine indépendance et deviennent neutres en matière de religion.

Les religions conservant leur liberté de culte privé ou public dès lors qu’elles respectent l’ordre public fixé par la loi commune d’essence démocratique. Pourtant les autorités publiques restent les logeurs des cultes et cela pose question. Je retiens l’exemple de la ville de Trélazé en Maine-et-Loire qui, à l’intérieur de l’église paroissiale, a dressé des rideaux cachant les signes distinctifs du culte catholique pour y organiser des concerts et des conférences ouverts à tous sans distinction. Modèle à suivre au nom de la nécessaire sécularisation révolutionnaire en ce XXIe siècle débutant.

L’État, les institutions publiques et les religions respectant, et là aussi c’est une révolution, l’entière liberté de conscience qui n’a de limite que dans ses manifestations contraires au bien public et aux droits de chacun. Naturellement, qui dit liberté de conscience comprend liberté d’expression, mais sous la très délicate question de ne pas offenser les profondes convictions des autres, ce qui se discute souvent en justice.

La laïcité fait encore débat en France lorsque l’État semble s’éloigner de la nécessaire neutralité et se compromet parfois avec les « Églises » par un prétendu dialogue assorti de concessions unilatérales ; et quand des forces politiques manifestent des préférences religieuses excessives, dangereuses pour la paix sociale et la cohésion nationale.

La vigilance reste à l’ordre du jour.

Max Bayard      19/04/21

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