samedi 3 avril 2021

UCO

Suite immédiate à l’article 1er de la loi du 26 juillet 1875 relative à la liberté de l’enseignement supérieur promulguée par le maréchal-président de la République de Mac Mahon, duc de Magenta, a été créée le 1er octobre 1875 par l’évêque Freppel ultramontain et contre-révolutionnaire, sous l’autorité du cardinal-archevêque concordataire de Rennes, une Faculté libre de droit à Angers qui peu à peu s’ouvrit à d’autres disciplines et d’autres lieux pour devenir l’actuelle Université Catholique de l’Ouest, UCO, couvrant les régions des Pays-de-la-Loire et de Bretagne par une variété considérable d’écoles, d’instituts et de matières enseignées à prix élevés.

UCO consacrée dit-on à la Vierge immaculée, maîtresse de toute science est placée sous la tutelle directe du Vatican qui nomme le recteur par l’entremise de la Congrégation romaine pour l’Éducation catholique mais bénéficie sans cesse de subventions publiques de fonctionnement ou d’investissement accordées par les villes, les départements et les régions d’implantation. Exemple : ce titre en gras d’un article du Courrier de l’ouest d’octobre 2004 : « La Région va aider au redressement de la Catho ».

Pour ce qui est de la collation des grades universitaires, un décret du 18 décembre 2008 négocié avec le Saint-Siège admet que c’est l’État du Vatican représenté par le Nonce apostolique à Paris qui décide de la validité des diplômes délivrés dans toutes les spécialités par les universités et instituts catholiques, en lieu et place de l’État français, avec quelles conséquences pour les concours administratifs devant des diplômes étrangers qui n’ont pas d’équivalence ? Affaire condamnée par le SGEN-CFDT à l’époque comme constituant « une grave atteinte à la laïcité », empiètement d’un État étranger confessionnel contre le principe de séparation de la loi de 1905.

Soit mille petits arrangements de bonne compagnie qui aujourd’hui éclatent au grand jour quand certains font de la résistance en refusant de subventionner de nouvelles implantations géographiques. Encore un titre (récent) en gras du CO : « UCO : le maire de Laval tancé par la majorité régionale » parce qu’il ne veut pas financer une extension de cette institution dans sa ville.

L’UCO n’aurait d’ailleurs pas le droit de se parer du titre prestigieux d’Université car selon l’article L731-14 du code de l’éducation, « Les établissements d’enseignement supérieur privés ne peuvent en aucun cas prendre le titre d’université. »

Ce que vient de rappeler (après des démarches rectorales en 2007 vite étouffées par les autorités locales unanimes) le Comité national d’action laïque (CNAL) à Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, lui demandant de faire respecter la loi sous réserve de poursuites judiciaires (peine encourue de 30 000 euros d’amende).

L’UCO invoque une convention signée avec l’État en 2016 restée confidentielle.

Et derrière tout ça il y a les manœuvres de l’Union européenne à sensibilité chrétienne (drapeau aux couleurs de la sainte vierge et des douze apôtres).

En définitive à Angers, deux universités rivalisent de dynamisme quand celle d’État est de beaucoup la plus fréquentée et reconnue internationalement.

Max Bayard

04/03/21

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