PAR YVON QUINIOU
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Je reprends ici ma contribution au livre collectif, "Pour le peuple, contre le FN", paru récemment au "Temps des Cerises", dont le titre est: "Pourquoi l'extrême droite gagne et pas le Front de gauche?"
Pourquoi l’extrême-droite gagne et pas le Front de gauche ? Un préalable, d’abord. Le FN a largement progressé aux dernières élections municipales et surtout aux élections européennes où il est arrivé en tête de tous les partis, d’une manière extrêmement préoccupante. Pourtant, et avant d’aller plus loin dans l’analyse, il convient d’abord de rappeler que ces dernières élections n’avaient pas d’enjeu directement national. On ne saurait donc projeter mécaniquement leurs résultats sur un autre type d’élections, plus révélatrices de son influence réelle, surtout si l’on y ajoute le facteur de
l’abstention, considérable, qui lui a incontestablement profité puisque ce sont les électeurs qui avaient élu Hollande qui se sont prioritairement abstenus. Il n’empêche : le FN a su capter pour la première fois un électorat largement populaire (ouvriers, employés, paysans) qui votait autrefois à gauche (socialiste ou communiste), celui-là même qu’il ferait souffrir s’il dirigeait le pays, alors que le Front de gauche, qui n’a d’autre ambition que d’être au service de ce même électorat et d’améliorer sa condition, ne réussit pas à le toucher vraiment et à s’y ancrer. Or cette situation pourrait se retrouver dans d’autres élections à venir, avec des conséquences graves, surtout si le PS au pouvoir maintient, voire renforce sa dérive libérale, ce qui a tout l’air d’être malheureusement le cas. Comment expliquer cela ? Le succès du Front national Du côté du FN, dans la version Marine Le Pen désormais, l’explication est assez simple. D’une part il engrange l’énorme déception produite par l’alternance droite/gauche, la gauche dite « socialiste » ou « social-démocrate » faisant, à quelques nuances sociétales près, la même politique que la droite : austérité préconisée par l’Europe pour rembourser la dette, attaques contre les services publics, dialogue social entravé, politique fiscale qui refuse de s’en prendre aux riches, augmentation de la pauvreté et atteinte au niveau de vie d’une majorité de français, chômage en hausse et, source de tout cela, une complaisance inédite de la part d’un gouvernement « socialiste » à l’égard du monde de la finance dont le président en campagne avait fait son adversaire et dont Michel Sapin a déclaré récemment qu’elle était au contraire son amie ! Ce qui se traduit par des cadeaux au patronat, sans véritable contrepartie, qui accroissent la régression sociale. Avant toute autre chose, c’est là la cause du succès de l’extrême-droite : la situation socio-économique faite au peuple français, qui non seulement en souffre mais en veut à celui qui avait promis de faire le contraire. On a beau appartenir au monde des dominés, on n’en est pas moins sensible au mensonge et à l’hypocrisie et capable d’indignation. Cela se traduit dans les urnes. D’autre part, cette politique se situe dans un cadre européen dont elle ne fait qu’actualiser au plan national les impératifs financiers, impératifs que la gauche socialiste s’est imposés à elle-même en soutenant le Traité européen, contre l’avis majoritaire des français exprimé démocratiquement en 2005. Point tout aussi décisif : nous sommes en présence d’une Europe libérale au service des intérêts d’une classe capitaliste désormais transnationale, à laquelle collabore à sa manière le groupe (sinon la classe) de ceux que Jacques Bidet appelle les « compétents » , à savoir les élites de l’argent ou des diplômes, dont le travail a pour champ, directement ou indirectement, l’Europe. De ce double point de vue (souffrance sociale nationale, politique capitaliste transnationale), il faut dire que l’Europe telle que ses thuriféraires la présentent à l’aide de mots alléchants (croissance, création d’emplois, assistance aux plus démunis, protection contre la mondialisation) n’est qu’un mythe idéologique qui masque, à l’aide d’une propagande mensongère, comme la préservation de la paix entre les nations qui la constituent, ce qu’elle est réellement sur la base de son économie libérale : un instrument de l’expansion du capitalisme de part en part, destiné à favoriser la circulation des capitaux, leurs investissements à bas coût dans un vaste marché du travail dérégulé et donc leur valorisation au détriment des travailleurs qui seuls, pourtant, créent la richesse ; et au surplus, elle n’est pas un rempart contre la mondialisation telle qu’on la présente, mais le cheval de Troie de celle-ci comme le Traité transatlantique en voie de constitution le manifeste à l’envi. Or, tout cela a été perçu par la population, même confusément, à travers ses effets sociaux désastreux dans les pays de l’Europe du Sud (Grèce, Espagne, Portugal) mais aussi en France, même si c’est à un degré moindre (pour l’instant) et ce malgré une effarante propagande dans la plupart des médias qui soit les ont masqués, soit les ont déclarés inévitables ou provisoires. Ils ont ainsi relayé, avec une malhonnêteté rare, la parole mensongère des dirigeants politiques eux-mêmes. Le FN a su alors, par des slogans simples, voire simplistes et essentiellement négatifs (non à l’Europe, non au chômage, non à l’immigration accusée d’être un facteur d’injustice sociale, etc.) catalyser cette perception de la réalité, exacte en elle-même, et nourrir un réflexe nationaliste en présentant le cadre national comme le seul cadre salvateur. Et il a su le faire, paradoxalement mais il faut l’admettre, en recourant à une rhétorique de gauche (souci des plus humbles… quand ils sont français, défense de la laïcité abandonnée par les socialistes et même si elle vise surtout à mettre en accusation l’islam, rôle protecteur de l’Etat national, soutien des services publics)… faisant alors la leçon à une gauche ayant abandonné ses objectifs ! Cette stratégie a été défendue avec talent par Marine Le Pen, avec l’habileté supplémentaire d’éliminer des scories insupportables du discours (mais du discours seulement) habituel du FN, ce qui a donné à celui-ci une allure respectable de parti de gouvernement susceptible d’attirer aussi l’électorat de la droite classique, qui se dit pourtant encore républicaine. On voit alors ce qui nous guette, l’arrivée au pouvoir soit de l’extrême-droite seule, soit alliée avec une partie de la droite dans des conditions qui font penser, sans exagérer, à ce qui s’est passé au début du siècle dernier : la victoire de partis fascisants comme ceux d’Italie et d’Allemagne, puis d’Espagne et du Portugal, avec pour les deux premiers une rhétorique analogue (Mussolini avait été socialiste et Hitler se réclamait clairement du « national-socialisme ») et sur le fond d’une crise sociale assez comparable à laquelle ils prétendaient apporter une solution étatiste, alors que les sociaux-démocrates se montraient incapables de la résoudre. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, c’est donc le risque d’une tragédie politique qui nous menace à nouveau si l’on n’y prend garde, d’autant plus que divers pays européens nous en offrent d’ores et déjà une esquisse – tragédie qui paraissait totalement inconcevable à la fin du 20ème siècle. Précisément, pourquoi le Front de gauche ne réussit-il pas à arrêter ce mouvement alors que, fait pour défendre en priorité le monde du travail, il ne le convainc pas vraiment et stagne électoralement après l’embellie de la présidentielle qui paraissait lui offrir un avenir conquérant, porteur d’espoir pour le peuple ? L’impuissance relative du Front de gauche et ce qu’il faut faire pour y remédier La situation ici est complexe, mais il faut l’appréhender sans faux-fuyants. Je laisse de côté ses divisions conjoncturelles entre ses composantes aux élections municipales, que j’espère provisoires, mais qui ont certainement entravé la dynamique qu’il avait su créer précédemment, pour signaler d’abord une raison de fond que je ne puis ici qu’esquisser : le défaut de notre ancrage militant dans les milieux populaires, par opposition à celui que le PCF avait mis en place dans ses années de gloire, grâce à un maillage de son influence au plus près des gens qui en faisait un vecteur de valeurs progressistes empêchant l’adhésion à celles de l’extrême-droite. Cette absence, quelles que soient ses causes objectives liées à la crise qui entraîne le repli sur soi et l’éloignement de la politique, fait apparaître le Front de gauche comme une espèce de nouveau PSU, séduisant les couches moyennes plus que les ouvriers et les paysans, lesquels se sentent abandonnées par ceux qui sont censés les représenter. Mais en dehors de ce défaut de pratique militante, connecté à la crise de la politique et de la forme-parti, il y a d’autres raisons, liées à notre programme politique, sinon à la manière dont nous le présentons. Brièvement : 1 Nous ne sommes pas crus dans nos propositions alternatives pour l’Europe, moins faciles à comprendre que le « non » simpliste de Marine Le Pen, surtout si l’on admet qu’il y a une critique de gauche de l’Europe en tant que telle qui se fait entendre chez certains économistes comme Frédéric Lordon ou Emmanuel Todd, laquelle suggère, non sans motifs valables, qu’il faudrait carrément sortir de celle-ci ou, au minimum, renoncer à l’euro au profit d’une monnaie commune. On ne saurait, sans être sourds, ne pas entendre cette critique et ne pas envisager sérieusement les solutions qu’elle nous suggère. Beaucoup d’intelligence est ici indispensable pour trouver la bonne issue à l’impasse de l’Europe telle qu’elle fonctionne aujourd’hui . 2 Simultanément, nous sous-estimons l’importance de certaines préoccupations populaires auxquelles le FN semble au contraire sensible et paraît apporter des réponses à court terme, comme celle de l’insécurité. La demande de sécurité, surtout en temps de crise, n’est ni fantasmatique ni réactionnaire, et elle ne doit pas être traitée avec mépris de la part de ceux qui, tout en se déclarant généreusement ou ostentatoirement progressistes (ce qui ne coûte pas cher, ici), n’y sont pas concrètement confrontés. Je leur demande, pour vérifier mon propos, d’aller vivre dans certaines banlieues de la région parisienne ! Négliger ce problème par naïveté ou se contenter de dénoncer l’idée d’une politique sécuritaire, par exemple en condamnant d’emblée le recours à la vidéosurveillance dans certains lieux ou situations, c’est ouvrir un boulevard au FN tout en se donnant bonne conscience. Comme le disait l’autre (il s’agit de Laurent Fabius qui, pour une fois, parlait juste) : le FN pose de vraies questions, auxquelles il apporte malheureusement de mauvaises réponses. Du coup, il doit bien y avoir, par opposition, une authentique manière de gauche à la fois d’appréhender intellectuellement la question de l’insécurité, en mettant l’accent sur la genèse sociale de la violence, laquelle n’est pas le fait d’individus libres ou naturellement agressifs comme toute la droite le pense sans craindre la contradiction , et de la traiter pratiquement par sa nécessaire prévention et non par la seule répression – voie courte, démagogique, idiote et sans issue durable, que la même droite préconise en liaison avec sa conception de l’homme. Il y a là tout un travail de pédagogie intellectuelle à faire, mais qui présuppose d’abord que l’on accepte que le problème existe et que l’insécurité ne se réduit pas à une question d’impression subjective comme on le prétend parfois d’une manière totalement irréaliste. 3 Il y aussi l’épineuse question de l’immigration, qu’on ne saurait éliminer d’un revers de main ou aborder avec un angélisme généreux mais inefficace, voire dangereux. Récusons cependant d’emblée le discours qui en fait la cause du chômage ou qui concentre la délinquance chez les immigrés, oubliant celle des jeunes français victimes de la crise. Allons aux points sensibles. La haine des immigrés ou, au minimum, l’hostilité à leur égard, est d’abord associée dans les milieux populaires à un malaise identitaire que la mondialisation ne fait qu’accroître et qui se fait sentir aussi dans les régions qui se sentent abandonnées par l’Etat, comme les anciennes régions industrielles délestées de leur activité de travail et de leur culture ouvrière propre, mais aussi les campagnes dans lesquelles les services publics deviennent défaillants du fait des économies qu’on leur impose et dont les habitants se sentent en déshérence. A quoi s’ajoute, pour les populations du midi de la France surtout, le sentiment qu’on peut certes critiquer, mais qui est réel, d’être envahies par les tenants d’une autre « culture » et donc d’être dépossédées de la leur. On sait, et Lévi-Strauss l’avait déjà souligné il y a longtemps tout en le regrettant, que la peur de l’autre est sinon naturelle (ce qu’il prétendait), en tout cas très fréquente et qu’elle peut nourrir un racisme « spontané », ce qui ne veut pas dire définitif ou irréductible. Mais surtout, il y a le fait que ces mêmes milieux populaires sont confrontés à des formes d’incivilités incontestables présentes chez les immigrés. Sauf que, et là se trouve le fondement d’une réponse de gauche à ce problème, ces incivilités (violences verbales ou comportementales, trafics en tous genres, atteintes au vivre-ensemble dans les grands ensembles immobiliers ou à l’école, etc.) ne tiennent pas spécialement à leur origine « ethnique » mais aux conditions sociales de vie qui leurs sont faites, aux aspects multiples (misère, chômage, carence des modèles éducatifs, déculturation, refus de l’école), qui produisent des formes d’incivilités strictement comparables à celles qu’elles produisent dans les milieux pauvres d’origine française. Le FN occulte ce point essentiel et fait des immigrés les seuls acteurs d’une violence sociale en réalité plus générale dont le capitalisme est la cause, mais il refuse d’accuser celui-ci puisqu’il lui est lié, fondamentalement. Au surplus, il reprend à la droite et en l’accentuant dans un sens raciste, sa vision d’individus responsables de ce qu’ils font ou, surtout, dotés d’une violence native, ce qui permet dans les deux cas d’en faire des coupables en lieu et place de la société. C’est au contraire ce renversement de perspective sur la délinquance sociale qu’il faut faire comprendre à la population qui en souffre, ce qui n’est pas facile mais impératif, et c’est à ce problème social global qu’il faut s’attaquer, ce qui suppose qu’on ne nie pas la question initiale : oui, il existe une insécurité localisée dans les quartiers pauvres, mais les immigrés n’en sont pas les seuls agents et surtout il faut la traiter à la source, dans ses causes et non seulement dans ses effets. On voit alors apparaître tout le travail qui est à faire, loin des stigmatisations dont les immigrés sont l’objet : leur donner du travail (comme aux autres français !), les instruire et les éduquer via l’Ecole, refuser ce qui les éloigne de la République et les faire accéder à ses valeurs en relançant le combat laïque, enfin faciliter leur intégration par le droit de vote aux élections municipales. Je précise au passage qu’ils dépasseront d’autant mieux leur propre malaise identitaire, qui les amène à se laisser séduire par l’intégrisme religieux musulman, qu’ils ont auront accédé à l’éducation : celle-ci facilite la construction d’une identité humaine universelle, ouverte sur les autres. On aura ainsi fait tomber une des causes de leur rejet dont le FN tire profit. Mais on voit aussi que tout cela n’est pas réalisable dans le cadre du capitalisme actuel et de la politique libérale du gouvernement PS qui l’accompagne : c’est à une renaissance d’un idéal communiste qu’il faut s’atteler car nous avons bel et bien besoin d’une révolution de notre triste et scandaleux état des choses, quelle qu’en soit difficulté ! Si l’on a compris ce qui précède, on aura aussi compris que cette perspective n’est pas seulement moralement exigible, mais que nous y avons tous intérêt. A quoi s’ajoute l’idée qu’il faudrait peut-être envisager de traiter la question d’ensemble de l’immigration elle-même à sa source, en aidant de multiples manières les pays sous-développés, qualifiés par euphémisme aujourd’hui d’émergents, à se développer, justement, de façon à tarir la tentation de l’immigration qui est humainement compréhensible vu leur situation : à quand un vrai co-développement et la suppression de la dette du Tiers-monde ? Car il faut avoir présent à l’esprit que l’essentiel de l’aide financière que l’Occident leur apporte, quand elle n’est pas accaparée par les bourgeoisies locales, sert au remboursement des intérêts de cette même dette et non à leur développement économique ! Cette perspective, clairement politique, est la seule qui puisse nous empêcher de nous focaliser sur la seule question de la maîtrise des flux migratoires, sans nous faire négliger pour autant la nécessité, évidente selon moi, de celle-ci en attendant la mise en œuvre de la précédente solution. 4 Enfin, parmi toutes ces préoccupations qui nourrissent le vote en faveur du FN, il y a un thème que la gauche extrême (que je distingue de l’extrême-gauche, largement irresponsable et sans impacte sur la réalité) a du mal à aborder correctement : c’est celui de la nation. Il est au cœur de l’idéologie de l’extrême-droite depuis longtemps, il constitue même un marqueur fort de son identité et il progresse un peu partout en Europe, depuis l’effondrement du système soviétique, sous la forme d’un nationalisme rigide, rétrograde et malfaisant, fondé sur une conception ethnique, sinon raciale, de la nation, qu’un Finkielkraut a pu reprendre à son compte sans choquer beaucoup de gens et, spécialement, les membres de l’Académie française. Or ce n’est pas la seule conception qu’on peut en avoir et il y a une manière progressiste de la penser, hors de tout nationalisme et, tout simplement, sur le terrain de la démocratie : c’est l’idée de l’Etat-nation entendu comme espace politique de souveraineté qui permet de lutter contre la dictature des marchés financiers mondiaux, laquelle dépossède les peuples de leur autonomie, c’est-à-dire de leur liberté politique. Car il faut se souvenir de Jaurès et de son idée qu’« un peu d’internationalisme éloigne de la nation, beaucoup en rapproche ». Ce qui peut se commenter ainsi : l’internationalisme, socialiste ou communiste, peu importe, ce n’est pas le transnationalisme du Capital actuel qui impose son uniformité mercantile au monde entier (Marx l’avait annoncé dans le Manifeste communiste), c’est bien plutôt un inter-nationalisme (avec un tiret) qui respecte les nations tout en les associant. Il nous faut donc prendre à bras-le-corps cette question, où il en va des identités culturelles nationales, en montrant que l’Europe libérale actuelle se construit contre les nations et non avec elles, bafouant leur richesse propre et se faisant du coup contre leurs peuples et, si j’ose dire, dans leur dos. Rude et difficile question, je l’avoue, dont on ne peut savoir a priori jusqu’où son examen critique peut nous mener dans la pratique : jusqu’à la sortie de l’Europe telle qu’elle est ? Ce qui est sûr, c’est que les peuples ont besoin au quotidien d’une protection étatique et nationale contre une mondialisation capitaliste apparemment sauvage mais en réalité parfaitement organisée, qui ravage leur vies et que l’Europe actuelle ne fait qu’accélérer, avant même que le grand marché transatlantique ne soit mis en place. Cette demande d’Etat (national), au-delà des fantasmes nationalistes qu’elle peut susciter, est parfaitement légitime, le Front de gauche doit clairement l’assumer et lui donner une réponse concrète. On sera alors sur un terrain où le FN croit pouvoir gagner l’adhésion populaire alors que nous pouvons l’y battre.
Yvon Quiniou
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Merci au philosophe
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