Un
« Collectif laïque des 17 » auquel je me suis jointe s'est formé pour lancer un
appel à voter François Hollande le 6 mai. On trouvera ce texte en ligne avec la
liste des signataires sur le site du Huffington Post
République
démocratique et sociale, n'en doutons pas - en tout cas plus démocratique et
plus sociale que celle que nous connaissons actuellement.
Indivisible, mmouais : il faudra peut-être activer un peu.
Mais
laïque... ? Est-ce si sûr quand on lit la déclaration de FH aux Dernières
Nouvelles d'Alsace du 13 février dernier où il assure que les dispositions
concordataires de 1801 jouiront d'une « reconnaissance constitutionnelle » ?
Il faudra plus qu'un petit coup de pouce pour colmater l'ouverture de ce boulevard
vers une destruction programmée de la laïcité. Le texte de l'appel ne le dit
pas ainsi, bien sûr, mais pose un jalon qui, pour être discret, n'en est pas
moins clair et complet : « il conviendra d'engager une réflexion collective
afin que l'ensemble des territoires de la République, métropole et outre-mer,
rentrent progressivement dans la loi commune en matière de laïcité. ». Rentrent,
et non pas entrent : car ils auraient toujours dû y être et c'est à
une réintégration qu'il convient de procéder.
Oui,
au-delà du bulletin de vote que je ne lui chicanerai pas et qui ne tremblera
pas dans ma main, il faudra à François Hollande plus qu'un petit coup de pouce
pour l'aider à (devrais-je plutôt écrire : « le convaincre de » ?) rétablir la
laïcité déjà bien mise à mal par le président sortant, et pour lui donner sa
pleine, légitime et ordinaire application. Plus qu'un petit coup de pouce, et
surtout pas d'état de grâce.
Mais
là je parle au futur. Commençons par faire en sorte que ce futur se transforme
en présent et non en irréel : un petit coup de pouce, le 6 mai, pour glisser un
bulletin dans l'urne.
Catherine Kintler