Et bien oui, il y a parfois des
articles qui m'agacent dans l'Anjou
laïque. Si je me suis abstenue jusqu'à ce jour de
réagir, c'est parce que le ton des dits articles ne m'y incitait
pas. Quand celui qui écrit pense détenir la Vérité et ironise sur
ceux qui ne pensent pas comme lui, je me dis que c'est inutile de
répondre. Quand on confond le combat pour la laïcité avec
l'athéisme militant, selon moi, on contrevient aux principes de la
laïcité...(Heureusement il y a aussi dans l'Anjou
laïque des articles bien documentés et argumentés fort
intéressants!)
Puisque J.Proult fait appel à la
participation des lecteurs, je voudrais aujourd'hui faire quelques
remarques à propos de l'article de Patrick Duyts, « Le Front
National ..et la Laïcité ». Je n'ai pas lu ni écouté Marine
Le Pen pour savoir si elle a dit précisément que « les
principes républicains de Liberté, d' Égalité et de Fraternité
étaient issus de la doctrine fondamentale de l’Église », ce
qui est certain c'est que sa prétendue laïcité n'est qu'une
machine de guerre contre les musulmans, là-dessus je suis bien
d'accord avec l'Anjou Laïque. Mais ce que je
reproche à l'article de P. Duyts, c'est de
confondre Église et Christianisme. Il est certain que les principes républicains ne viennent pas de la doctrine de l’Église qui les a toujours combattus comme l'indique l'article de P. Duyts,( qui semble d'ailleurs s'inspirer de celui de Pena Ruiz du 21 janvier 2011 dans le Monde, sur le même sujet). En revanche, ces principes, s'ils se sont imposés par suite de « luttes durant des siècles contre tous les dogmatismes et tous les intégrismes », ne s'en inspirent pas moins du message du Christ. Pena Ruiz avait précisé que ces valeurs n'étaient pas issues du christianisme « institutionnel », ne confondant pas en cela l'évangile et l’Église, mais M.Duyts, en omettant cet adjectif, confond le message et l'institution qui s'est construite sur celui-ci au fil des siècles.
confondre Église et Christianisme. Il est certain que les principes républicains ne viennent pas de la doctrine de l’Église qui les a toujours combattus comme l'indique l'article de P. Duyts,( qui semble d'ailleurs s'inspirer de celui de Pena Ruiz du 21 janvier 2011 dans le Monde, sur le même sujet). En revanche, ces principes, s'ils se sont imposés par suite de « luttes durant des siècles contre tous les dogmatismes et tous les intégrismes », ne s'en inspirent pas moins du message du Christ. Pena Ruiz avait précisé que ces valeurs n'étaient pas issues du christianisme « institutionnel », ne confondant pas en cela l'évangile et l’Église, mais M.Duyts, en omettant cet adjectif, confond le message et l'institution qui s'est construite sur celui-ci au fil des siècles.
Jésus n'a cessé d'inviter à la
liberté, par exemple en montrant que la Loi, si elle ne va pas dans
le sens du bien de l'Homme devait être transgressée, invitant à
l'appliquer dans son esprit et non à la lettre: laissera-t-on sans
secours un animal tombé dans un puits sous prétexte que c'est le
sabbat ? N'a-t-il pas remis en question la Loi, en ne condamnant pas
la femme adultère? N'incitait-il pas les gens à réfléchir, quand
il leur disait que les maladies ou les catastrophes n'étaient pas
des punitions de leurs fautes ( ceux qui ont péri sous l'écroulement
de la tour de Siloe étaient-ils plus coupables que d'autres)? Paul,
après le Christ, incite lui aussi à vivre dans la liberté et
la responsabilité.Tout est permis, a-t-il dit, mais tout n'est pas
utile.
Jésus n'a jamais parlé de
soumission à Dieu. Jésus a au contraire libéré les gens de la
peur des dieux ou de « Dieu », puisqu'il leur a enseigné
à voir en celui-ci un Père. L'image dans son contexte peut recevoir
une double signification: celui qui origine la vie et celui qui aime
ses enfants. En donnant la Loi, le dieu du judaïsme donnait la vie.
En donnant l 'Amour, le Christ désacralise la Loi qui n'est
qu'un instrument utile pour la vie en société, car ceux qui
agissent par amour du prochain dépassent parfois le cadre de la Loi.
La « soumission à Dieu » pour reprendre les termes de
Duyts ou de Pena Ruiz est donc plutôt une prise de distance par
rapport aux institutions! Et dans cette liberté de « fils de
Dieu », chacun a la même dignité, et les mêmes droits et
devoirs.Voilà pour l'égalité.
Enfin considérons la notion de
Fraternité. Si liberté et égalité peuvent se concevoir sans
référence religieuse, le terme de fraternité ne peut se concevoir
que si les Hommes sont fils d'un même père, fût-il symbolique! En
tout cas, postuler «Dieu » devrait éviter de se prendre
soi-même pour Dieu, permettre de ne pas être dupe des idoles
quelles qu'elles soient, hommes, partis, régimes politiques, pouvoir
etc, et de garder en tout engagement un esprit critique. LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ est une belle devise, mais elle reste une utopie
à faire exister (entre autres bien sûr par des choix politiques
mais pas seulement). Croire qu'il existerait un régime politique
parfait qui la réaliserait, là serait l'hubris. On a déjà vu ce
que cela donnait.
R.Cayla
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