vendredi 16 décembre 2016

LAICITE : un peu de droit



Essayons de parler simplement tout en restant sérieux

Tout le monde connait bien le principe de la séparation des « Eglises » et de l’Etat, des articles 1 et 2 de la loi du 9 décembre 1905 : ni reconnaissance, ni subventions.

Son Titre III est moins connu : c’est lui qui confirme la propriété des lieux de cultes (cathédrales, églises, chapelles, synagogues, etc.) par l’Etat, les départements et les communes ; qui les mettent gratuitement à la disposition des « Eglises » affectataires. On ne parle pas de mosquées ; il n’y en avait pas en métropole.

Et c’est le Titre IV, article 19 « complété » par Vichy (loi du 25 décembre 1942, signée de Pétain et Laval, toujours en vigueur) qui dit en particulier que l’Etat, les départements et les communes doivent « réparations aux édifices affectés au culte public qu’ils soient ou non classés monuments historiques ». Ce qui inclut, me semble-t-il, par la généralité du propos, tous les lieux de cultes publics de toutes les religions, d’hier et d’aujourd’hui, dont les mosquées !

Cela entraine des charges très lourdes et parfois insupportables pour les finances publiques de tout niveau - surtout municipales - et personnellement je m’en tiendrais, à la faveur d’un nouvel inventaire, aux édifices classés par la voie démocratique, avec rigueur, pour leur haute valeur historique, architecturale ou touristique: les cathédrales du domaine de l’Etat et quelques églises romanes ou des siècles suivants, inclues dans les patrimoines départementaux ou communaux ; le reste étant rendu aux bons soins des « Eglises » avec les obligations de sécurité que cela implique. 

Mais qui abrogera cette disposition abusive de la loi de 1942 d’un régime honni et caduc ?       
Resterait alors à réviser brièvement l’article 5 de la loi du 13 avril 1908 (signée de Fallières, Briand et Doumergue) inclu dans l’article 13 de la loi de 1905 qui stipule que <<l’Etat, les départements et les communes pourront engager des dépenses nécessaires pour l’entretien et la conservation des édifices du culte (ajouter, « classés ») dont la propriété leur est reconnue par la présente loi ».

Telle est ma modeste contribution de parfaite bonne foi aux débats souvent malsains sur la laïcité à la française.
 
 Max  Bayard

mardi 13 décembre 2016

Quel beau métier !



Ils sont nés intoxiqués, ils resteront intoxicants. Ce sont des vendeurs de sinistrose.
Il y a Bayer et Monsanto qui rund up à tout va, pour que la terre ressemble à un cul de nouveau-né. Il y a les békés qui ont pollué au chlordécone les îles antillaises, jusqu’aux poissons de la mer qui en crèvent. Il y a les prêcheurs au teint rose comme les anges ou les barbus comme des singes qui distillent leurs prêchi-prêcha à longueur de prières.
Mais il y a aussi Gouda, qui pour s’en convaincre lui-même, répète que « ça va mieux » pour les français !
Il y a les instituts de sondages et les grands médias qui chloroforment l’opinion à base d’un cocktail de mensonges, d’intox et de poison de classes. Il y a bien longtemps qu’ils savent, eux, qu’elles existent bien. Quelques innocents les mains pleines de biftons voudraient nous faire croire le contraire. Il y a F.O.G. ce journaleux qui n’est pas sorti de la cuisse de Jupiter mais du brouillard. Il écrit dans toutes les presses de droite et parle à tous les micros qui trainent. Pov’ petit qui insulte la CGT et ses militants en semant la haine ; il finira peut-être par vanter la bête immonde ! Un illustre prédécesseur ( Dranem en verlan) l’attend certainement. Et il y a le petit Poujadas dont le rictus constipé reste permanent que l’info soit triste ou gaie. Chaque soir il inonde la tête des téléspectateurs de messages bien-pensants et de poncifs à l’eau de rose pour rassurer les « veaux » (sic du grand Charles) que nous sommes.
Mais surtout, il y a le docteur Lenglet, sans qui nous ne comprendrions rien.
Lui aussi passe son temps à nous expliquer le contraire du contraire. Il pond des émissions où il dresse les générations les unes contre les autres à coups de contre-vérités…Mais pourquoi, la pluralité a été tuée dans notre pays gaulois. Il se dit économiste, comme d’autres, capables le lendemain d’affirmer le contraire de ce qu’ils affirmaient la veille : un véritable distillateur de poison capitaliste, comme quoi l’usage de la pédagogie peut servir toutes les causes !
Tous ces pleureurs et trouillards n’aiment pas la contradiction, donc ils ne sont jamais confrontés à de solides gaillardes ou gaillards qui les déstabiliseraient.
Parfois quand par hasard cela se produit, ils bafouillent, perdent leurs moyens, se ridiculisent, mais ils le sont déjà !
Au secours, il doit bien rester quelques journalistes de gauche et honnêtes (synonyme), descendant sur le terrain et distillant un message porteur d’espoir pour notre bon plaisir et pour pousser la bataille des idées.
Ces métiers médiatiques sont pourtant si beaux, lorsqu’ils sont portés par ces hommes et femmes à la déontologie impeccable et aux respects des gens. Nous !

Jean-Paul Girard

samedi 10 décembre 2016

Laïcité et vérité



Une phrase de l’Anjou laïque n°117 a retenu mon attention ; elle dit que la République assure la liberté de croire « dès lors que sa pratique est conduite au sein de l’espace privé ».     C’est une idée répandue mais fausse dont il faut se séparer pour être sérieux.     D’abord, « La République ne reconnait aucun culte », cela veut dire qu’elle ne reconnait aucun culte particulier, contrairement à l’Ancien régime qui ne reconnaissait que l’Eglise catholique, la religion unique du prince devant aussi être celle du peuple. C’était aussi un peu ça sous le Concordat abrogé en 1905.
Mais la République reconnait toutes les religions à travers les activités du Bureau central des cultes du ministère de l’intérieur qui gère les lois et décrets ainsi que les aumôneries du 2ème alinéa de l’article 2 de la loi du 9 décembre 1905. Le ministre lui-même ou le Premier ministre reçoivent assez régulièrement

vendredi 9 décembre 2016

Affiches de sensibilisation sur VIH interdites à Angers



Le 20 novembre 600 personnes se sont réunies devant l’arbre de la laïcité, face à la mairie, pour manifester leur opposition à l’enlèvement des affiches du ministère de la santé. Motif de l’interdiction : l’enlacement de deux hommes. Cette initiative de la majorité municipale coïncidait avec la victoire de Fillon à la primaire de la droite. Des mauvaises langues ont aussitôt prétendu que c’était un appel du pied à saint  François de Solesmes. Manque de chance, aussi bien Fillon que Juppé se sont désolidarisés. Saint Christophe, le maire de la cité, aurait-il fait une erreur de conduite  distrait par des conseillers un tantinet intégristes ? On aimerait bien qu’il se confesse.

lundi 24 octobre 2016

Enseignement professionnel public sous statut scolaire : Service public en danger

Cécile Chène syndicat de l’enseignement professionnel FSU

Malgré l'annonce gouvernementale de la priorité donnée à la jeunesse et le fait que 700 000 jeunes soient scolarisé-es dans cette voie (¼ en CAP et ¾ en Bac Pro) soit 1/3 de la jeunesse lycéenne,
les élèves et personnels de l'enseignement professionnel public n'ont pas bénéficié depuis le début de ce quinquennat de mesures ambitieuses pour permettre d'améliorer leurs conditions d'études et de travail.

Pour exemple, la formation des PLP n'a fait l'objet d'aucune réflexion ministérielle, le bac pro 3 ans toujours décrié par la profession n'a pas suscité de bilans objectifs et approfondis, les classes surchargées dans certaines filières n'ont pas été allégées. Les lycées professionnels sont toujours exclus de la pondération accordée aux LGT, aucune réflexion n’a été menée pour intégrer ces lycées dans les nouveaux dispositifs de l’Éducation prioritaire.

Prétendant lutter contre le chômage des jeunes, le gouvernement poursuit un cap qui

vendredi 21 octobre 2016

Polémique - Droit de réponse de Henri Pena Ruiz à Jean Baubérot et Philippe Portier


UNE SEULE LAÏCITÉ, PLUSIEURS OPTIONS SPIRITUELLES

Henri Pena-Ruiz
Dernier ouvrage paru : Dictionnaire amoureux de la laïcité
(Editions Plon) Prix national de la laïcité 2015

On peut définir les options spirituelles comme les convictions librement adoptées par les êtres humains. Confessions religieuses diverses, humanismes athée ou agnostique, libre-pensée, sont des figures spirituelles libres, facultatives (optare: choisir). Principe d’organisation politique pour concilier la diversité des convictions et l’unité de leur cadre commun (« ex pluribus unum »), la laïcité n’a pas à prendre parti pour une option spirituelle plutôt que pour une autre. La République laïque ne règne pas sur les consciences, comme les rois le faisaient à l’époque de l’alliance du trône et de l’autel. Marianne ne privilégie ni la croyance religieuse ni la conviction athée. La neutralité, en l’occurrence, implique l’égalité de traitement, incompatible avec tout privilège public de la religion ou de l’athéisme.
Les principes qui fondent cette neutralité ne sont pas neutres, puisqu’ils consacrent la liberté plutôt que

mercredi 22 juin 2016

Rencontre avec Jean Louis Bianco de l'Observatoire de la laïcité

Jean-Louis Bianco Président de l'observatoire de la laïcité, Sylvia Camara-Tombini secrétaire de la section du P.S. d'Angers, Marina Giet présidente de la FCPE des écoles de Beaupréau, Jack Proult coordonnateur du collectif vigilance laïcité.

mardi 21 juin 2016

Conférence de presse

Conférence de presse
 
Cette manifestation s’adresse en premier lieu au Conseil départemental.
L’argument financier pour différer sine die la construction du collège public est un alibi.
D’ailleurs cet argument est nouveau. Il y a douze ans il n’existait pas. Il n’existait pas non plus quand il y a 5 ans le Conseil régional proposait une collaboration pour la construction de la cité scolaire (collège et lycée). Collaboration qui aurait permis de réduire le coût du collège si l’intention était de le construire.

Pour tenter de calmer la revendication des parents d’élèves, Christophe Béchu, président du Conseil général, s’était engagé à construire le collège sous conditions.
Conditions qu’il pensait inatteignables. Le sort du collège de Beaupréau était lié au développement des collèges de Maufaucon et de Montrevault. Les critères des effectifs fixés furent atteints. Christian Gillet, président du Conseil départemental, avec la complicité de l’inspection académique, change alors la carte scolaire (secteurs géographiques de recrutement). Les critères fixés sont toujours atteints. C’est alors que

La culture Retailleau



La Culture c’est beau, ça fait bouger les lignes, ça transporte parfois vers un ailleurs nouveau. D’ailleurs, De Gaulle, en 1959, ne s’y était pas trompé, créant à la surprise générale un machin qui n’existait nulle part ailleurs dans le monde : un Ministère de la Culture, confié à André Malraux. C’était une époque où beaucoup nous enviaient peinture, littérature et autres cinéma. En terme d’effet tache d’huile, 1981 et Jacques Lang allaient aussi propulser la Fête de la musique à travers la planète.

Mais la culture, pour certains, ça fait peur. Des dévoyés qui osent des horizons incertains, on ne sait jamais ce que cela peut engendrer... C’est vrai qu’en 1933, place de l’Opéra à Berlin

Communiqué de presse du Collectif pour la Promotion de l’Ecole Publique dans les Mauges



Communiqué de presse du Collectif pour la Promotion de l’École Publique dans les Mauges

Dimanche 5 Juin 2016

Le Collectif Vigilance Laïcité, le Collectif pour la Promotion de l’École Publique dans les Mauges et le Conseil Local FCPE de Beaupréau en Mauges organisait samedi 4 Juin une manifestation pour un Collège Public à Beaupréau.

250 personnes se sont déplacées pour crier leur besoin de service Public d’Education.

La situation de Beaupréau en Mauges est unique en France : 23 000 habitants et pas de collège Public !

Les écoles Publiques de la commune nouvelle voient chaque année leurs effectifs augmenter. Une demande d’ouverture de classe supplémentaire est d’ailleurs en cours pour l’Ecole de Gesté.

Le Collège de Montrevault arrive à saturation et accueillera 390 élèves à la rentrée prochaine pour une capacité de 400 places !

Le lycée, lui aussi, sera bientôt trop petit comme l’indiquait cette semaine

mardi 10 mai 2016

Dossier sur le Collège public de Beaupréau

Dossier sur le Collège public de Beaupréau

 
Anjou Laïque numéro 113 :  point sur le collège public de Beaupréau fin 2015



Collège public de Beaupréau : déjà une longue histoire pas encore terminée.

Il aurait pu être ouvert cette année en même temps que le lycée. Il aurait pu, si les organisations laïques du Maine-et-Loire avaient été entendues par les pouvoirs publics.

Regroupées dans le Collectif vigilance laïcité1, les organisations laïques ne se sont jamais fait d'illusion sur la promesse sous conditions du Conseil général de construire le collège. Sous la présidence de Christophe Béchu, il fut établi des critères d'effectifs pour les collèges publics voisins (Montigné-sur-Moine et Montrevault) et le futur collège. Le Conseil général les pensaient inatteignables compte tenu de la forte présence de l'enseignement privé. Erreur d'appréciation, ces critères conditionnels furent atteints et même dépassés. L'assemblée départementale (ex Conseil général) les a alors modifiés. Il fallait s'y attendre. Et, pour que les nouveaux soient

mercredi 16 mars 2016

Tares religieuses

L'actualité nous conduit à examiner le fait religieux. On enregistre aujourd'hui le développement du mouvement djihadiste, et son prolongement politico-militaire dans Daesh et consorts. Et, du même mouvement on observe la mise en cause de la laïcité, au motif d'ouverture aux différentes cultures.
Cela pose question, sur l'islam bien sûr, mais aussi sur le contenu de toutes les religions. Les interdits pullulent1, présentés comme des lois imprescriptibles souvent d’ailleurs à des fins socio- politiques. C'est le cas de l'hindouisme où prévaut la discrimination à l'égard de la caste des intouchables. La principale inégalité dans toutes les religions vise les femmes, y compris dans le christianisme sous sa forme catholique jusqu'à une date récente (et encore aujourd'hui, dans le corps du clergé exclusivement masculin) et orthodoxe. La religion est affaire d'homme (hormis désormais dans différents protestantismes et dans l'anglicanisme). En témoigne l'organisation des cérémonies religieuses dans le judaïsme, l'islam, le christianisme orthodoxe et encore, il y a peu, dans le catholicisme2. Observons que la référence de toutes les grandes religions est masculine : Moïse, Jésus Christ, Allah, Bouddha. Et cela alors que les religions les plus anciennes, font, elles, référence à une déesse mère (la Pacha-mama dans les Andes). Il semble bien que la référence à la mère s'imposait dans les temps préhistoriques dans la mesure où c'est elle qui procrée. La référence à un dieu masculin doit être contemporaine au processus de la maîtrise de la nature. On peut penser que les hommes s'y sont révélés plus aptes physiquement. Le passage de la divinisation de la terre et de la nature au monothéisme masculin s'est sans doute fait par le biais du polythéisme (ainsi en Mésopotamie avec le dieu Mardouk, en Egypte avec Râ, en Grèce avec Zeus...). Dans ces mythologies, il faut le souligner, le dieu mâle tient la première place et les déesses sont confinées à des rôles subalternes. Au total, partout, les femmes ont été des grandes perdantes de la polarisation en classes de la société et de la mise en place des Etats et des religions. Et cela, jusqu'à une époque tout à fait contemporaine.
J -P. B

(1) Le blasphème entre autre. Or il ne peut exister qu'à l'intérieur d'une communauté religieuse. Pourtant et cela (témoigne de la prégnance du religieux sur le politique), le blasphème relève légalement de l'interdit, et pas seulement dans des états musulmans, mais aussi en Europe comme en Pologne, en Allemagne et même en France dans les départements d'Alsace et de Moselle !

(2) dans le judaïsme la mise à moment d'un animal de boucherie n'est licite que si le sacrificateur est un homme

mardi 15 mars 2016

Des mots

Médias, responsables politiques nous abreuvent de termes, de concepts à la mode: adaptation, compétitivité, coût salarial, laïcité ouverte, etc... Dressons, à l'usage des citoyens, un petit lexique.

Adaptation:
« adaptez-vous ». On peut paraphraser Guizot, qui au XIXème siècle disait «enrichissez-vous»! Nous sommes sommés de nous adapter au marché du travail, de nous accommoder des contraintes du capitalisme, sous peine d'être taxé de rigidité conservatrice, d'hostilité à tout changement au regard d'un monde de plus en plus complexe.

Changement:
Maître-mot. Il méconnaît et occulte des contraintes déterminantes: celles de l'échange inégal, de la domination et de l’exploitation, ou encore des rapports sociaux antagonistes.

Classes sociales:
On n'en parle plus, au profit de l'appellation sociétale, jeunes, retraités, femmes, diplômés, minorité, urbains, ruraux...

Compétitivité:

lundi 14 mars 2016

Salafisme et F.N., même combat ?

L'interrogation semble osée. Mais examinons les positions respectives avec sang-froid.
Le Salafisme dont Daech est l'expression militaro-politique obéit au repli identitaire fondé sur une religion exclusive. Le F.N. ne pratique évidemment pas le terrorisme. Pour sa part, son fonds de commerce est un repli identitaire fondé, lui, non sur la religion, mais sur la nation dans son expression la plus étroite, celle du nationalisme.
Celui-ci est évidemment policé. En particulier, dans cette partie de l’Europe bousculée par la révolution française de 1789, il est hors de question d’assimiler les membres du F.N. aux fous de dieu. En Europe et en France, en particulier, les principes de liberté, de fraternité, de laïcité, sont officiellement respectées.
A priori, donc, si le F.N. est propre sur lui, sa démarche d’exclusion étant fondée sur des critères areligieux, il est fondamentalement anti républicain et anti démocrate.
Il exalte les racines chrétiennes de la France. Prône la préférence nationale : cela devient la « priorité nationale » avec Marion Le Pen qui « ne comprend pas cette obsession pour la République » qui prime sur la France.
Et sa tante de dénoncer « la préférence étrangère » cause de toutes les difficultés sociales. Au total, ne pourrait-on pas dire, qu’en l’occurrence un Daech donne un coup de main au F.N. ?
J. P. B