lundi 15 octobre 2018

Bénéfices et emplois

Medef et gouvernement affirment que plus les entreprises font des bénéfices, plus elles créent des emplois. A vérifier.
Les entreprises du CAC 40 viennent de déclarer leurs résultats pour le premier semestre 2018, ils sont excellents côté bénéfices mais beaucoup moins brillants côté emplois.
Quelques exemples particulièrement significatifs.
Michelin annonce pour ce premier semestre 917 millions d'euros de bénéfice et prévoit la suppression de 1500 emplois pour la période 2017-2021.
Engie affiche 938 millions de bénéfice et 2500 emplois sont menacés en 2018-2019.
BNP Paribas déclare 3,96 milliards de bénéfice et son « plan stratégique » prévoit la suppression de 5000 emplois pour la période 2016-2020.
Le député La R.E.M Laurent Pietraszewski, rapporteur de la loi de ratification des ordonnances travail déclarait récemment : « Nul ne souhaite qu'une entreprise qui réalise un bénéfice (…) puisse en même temps licencier en toute impunité des salariés pour des raisons d'opportunité financière. ».
Inconscience, cynisme ou indignation de façade ?
A vous de voir.

samedi 13 octobre 2018

« Va, cheminot, chemine ! »

Texte de Danièle Sallenave pour soutenir les cheminots


On l’aura compris, l’occasion était trop belle. Au prix d’un glissement orthographique, je n’ai pas résisté au détournement facile de la réplique célèbre du vagabond, dans un drame de Jean Richepin : « Suis ton destin ! Va chemineau, chemine. » Je le lis comme un encouragement pour les cheminots, avec un o cette fois : à persister dans leurs principes, dans leurs valeurs. Et peut-être à nous montrer le chemin.
Ma tête est remplie de récits, d’anecdotes, d’allusions aux cheminots. A leur histoire, à leur vie rude, à leurs grèves, à leur rôle dans la Résistance. A leurs carrières « aux chemins de fer ». Celle de l’un de mes oncles, par exemple, qui à quatorze ans nourrissait le foyer à grandes pelletées de charbon comme Carette dans la Bête humaine. Et termine aux commandes d’une locomotive électrique. Celle de l’un de mes grand-pères, qui peignait d’élégants filets d’or sur les wagons de voyageurs. Dans ma famille, on est « aux chemins de fer » quand on n’est pas instituteur. Et il y a plus d’un rapport entre les deux : les lignes ferrées ont conquis le territoire et l’ont occupé pour la République, comme le faisait l’école.
Mes origines et mes racines, c’est au début du siècle dernier, celles de familles issues de

vendredi 12 octobre 2018

Citoyens ou robot ?

Intelligence artificielle. Ce serait la maîtresse du monde en devenir. Cela à partir du fabuleux et fameux algorithmes triant et analysant d’immenses bases de données dans tous les domaines, aussi bien ceux de la santé que ceux de la justice. Tout serait calculé, ajusté, prévisible. Au total, une révolution technologique. Mais l’aspect social ? La machine ne pourra pas le prendre en compte. Elle ne peut, au mieux, qu’être une aide à la décisions. Elle ne peut qu’aiguiller la décision du spécialiste. Au fond, c’est une société totalitaire que celle de l’intelligence artificielle. Elle est soit au service d’une idéologie, soit au service d’intérêts économiques marchands. Demain la machine souveraine de l’humanité 
 
J.P. Brachet

mardi 10 juillet 2018

Macronie

A priori la démocratie implique que les citoyens sont souverains, soit par le biais du référendum, soit par des élections législatives déléguant leur pouvoir. Or les citoyens pour exercer leur souveraineté ont besoin d’être avertis, d’avoir une conscience claire des enjeux. L’information est censée y pourvoir. Faut-il encore qu’elle soit sérieuse et complète, que l’on puisse la contrôler. Or la télé FR3 vient de supprimer les comptes rendus hebdomadaires du Sénat après avoir supprimé à la rentrée de septembre les débats de la Chambre des députés. En conclusion voilà les citoyens de ce pays dépourvus d’un contrôle minimal.

lundi 9 juillet 2018

Mai 68 (réflexions)

Ce fut essentiellement un mouvement de révolte de la jeunesse ; mouvement transversal aux classes sociales. Ce fut en fait une a-révolution (a ayant en l’occurrence un sens privatif). A l’époque le plein emploi était saturé et le progrès (sociétal et technique) apparaissait sans rivage : l’écologie n’était pas encore à l’ordre du jour. Par la suite a émergé l’idée que le mécanisme révolutionnaire avait échoué au profit du gauchisme culturel que le P.S. avait fini par récupérer. Cette contre-culture, culturelle et sociétale, va finir par s’institutionnaliser. J’en veux à la gauche d’avoir glissé de la question sociale vers des questions culturelles et sociétales, nous dit l’historien Jean-Pierre Le Goff. On observe le passage dans les années 80 de la gauche sociale à la gauche morale, comme en témoigne le succès des Enfoirés de Coluche. C’est un basculement qui s’opère : Je ne te promets pas le grand soir, mais juste à manger et à boire. C’est cela changer la vie.
Dans le macronisme actuel, il n'y aurait qu'un seul monde possible; et il faudrait s’y adapter car il n'y aurait pas d'alternative.

J.P. Brachet

vendredi 6 juillet 2018

Paradoxal

Après une campagne longue et ferme contre les voitures diesel, les écologistes savourent leur victoire. En 2008 elles représentaient 77 % du marché. En 2017 le chiffre tombe à 47 %. Mais ne s'agit-il pas d'une victoire à la Pyrrhus. Les moteurs diesels consomment significativement moins de carburant et émettent significativement moins de gaz carbonique que les moteurs à essence. En conséquence les émissions de gaz à effet de serre liées à la circulation augmentent et augmenteront dans le futur si la tendance se confirme. Tant pis pour le réchauffement climatique.