mercredi 16 mars 2016

Tares religieuses

L'actualité nous conduit à examiner le fait religieux. On enregistre aujourd'hui le développement du mouvement djihadiste, et son prolongement politico-militaire dans Daesh et consorts. Et, du même mouvement on observe la mise en cause de la laïcité, au motif d'ouverture aux différentes cultures.
Cela pose question, sur l'islam bien sûr, mais aussi sur le contenu de toutes les religions. Les interdits pullulent1, présentés comme des lois imprescriptibles souvent d’ailleurs à des fins socio- politiques. C'est le cas de l'hindouisme où prévaut la discrimination à l'égard de la caste des intouchables. La principale inégalité dans toutes les religions vise les femmes, y compris dans le christianisme sous sa forme catholique jusqu'à une date récente (et encore aujourd'hui, dans le corps du clergé exclusivement masculin) et orthodoxe. La religion est affaire d'homme (hormis désormais dans différents protestantismes et dans l'anglicanisme). En témoigne l'organisation des cérémonies religieuses dans le judaïsme, l'islam, le christianisme orthodoxe et encore, il y a peu, dans le catholicisme2. Observons que la référence de toutes les grandes religions est masculine : Moïse, Jésus Christ, Allah, Bouddha. Et cela alors que les religions les plus anciennes, font, elles, référence à une déesse mère (la Pacha-mama dans les Andes). Il semble bien que la référence à la mère s'imposait dans les temps préhistoriques dans la mesure où c'est elle qui procrée. La référence à un dieu masculin doit être contemporaine au processus de la maîtrise de la nature. On peut penser que les hommes s'y sont révélés plus aptes physiquement. Le passage de la divinisation de la terre et de la nature au monothéisme masculin s'est sans doute fait par le biais du polythéisme (ainsi en Mésopotamie avec le dieu Mardouk, en Egypte avec Râ, en Grèce avec Zeus...). Dans ces mythologies, il faut le souligner, le dieu mâle tient la première place et les déesses sont confinées à des rôles subalternes. Au total, partout, les femmes ont été des grandes perdantes de la polarisation en classes de la société et de la mise en place des Etats et des religions. Et cela, jusqu'à une époque tout à fait contemporaine.
J -P. B

(1) Le blasphème entre autre. Or il ne peut exister qu'à l'intérieur d'une communauté religieuse. Pourtant et cela (témoigne de la prégnance du religieux sur le politique), le blasphème relève légalement de l'interdit, et pas seulement dans des états musulmans, mais aussi en Europe comme en Pologne, en Allemagne et même en France dans les départements d'Alsace et de Moselle !

(2) dans le judaïsme la mise à moment d'un animal de boucherie n'est licite que si le sacrificateur est un homme

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire