mardi 15 mars 2016

Des mots

Médias, responsables politiques nous abreuvent de termes, de concepts à la mode: adaptation, compétitivité, coût salarial, laïcité ouverte, etc... Dressons, à l'usage des citoyens, un petit lexique.

Adaptation:
« adaptez-vous ». On peut paraphraser Guizot, qui au XIXème siècle disait «enrichissez-vous»! Nous sommes sommés de nous adapter au marché du travail, de nous accommoder des contraintes du capitalisme, sous peine d'être taxé de rigidité conservatrice, d'hostilité à tout changement au regard d'un monde de plus en plus complexe.

Changement:
Maître-mot. Il méconnaît et occulte des contraintes déterminantes: celles de l'échange inégal, de la domination et de l’exploitation, ou encore des rapports sociaux antagonistes.

Classes sociales:
On n'en parle plus, au profit de l'appellation sociétale, jeunes, retraités, femmes, diplômés, minorité, urbains, ruraux...

Compétitivité:

lundi 14 mars 2016

Salafisme et F.N., même combat ?

L'interrogation semble osée. Mais examinons les positions respectives avec sang-froid.
Le Salafisme dont Daech est l'expression militaro-politique obéit au repli identitaire fondé sur une religion exclusive. Le F.N. ne pratique évidemment pas le terrorisme. Pour sa part, son fonds de commerce est un repli identitaire fondé, lui, non sur la religion, mais sur la nation dans son expression la plus étroite, celle du nationalisme.
Celui-ci est évidemment policé. En particulier, dans cette partie de l’Europe bousculée par la révolution française de 1789, il est hors de question d’assimiler les membres du F.N. aux fous de dieu. En Europe et en France, en particulier, les principes de liberté, de fraternité, de laïcité, sont officiellement respectées.
A priori, donc, si le F.N. est propre sur lui, sa démarche d’exclusion étant fondée sur des critères areligieux, il est fondamentalement anti républicain et anti démocrate.
Il exalte les racines chrétiennes de la France. Prône la préférence nationale : cela devient la « priorité nationale » avec Marion Le Pen qui « ne comprend pas cette obsession pour la République » qui prime sur la France.
Et sa tante de dénoncer « la préférence étrangère » cause de toutes les difficultés sociales. Au total, ne pourrait-on pas dire, qu’en l’occurrence un Daech donne un coup de main au F.N. ?
J. P. B

dimanche 13 mars 2016

« Opium de peuple », et amphétamines

L'attitude, comme la pratique démocratique, ne s'apprend pas et n'est pas innée. Toute proportion gardée, on observe un retour du religieux le plus rétrograde en Europe de l'Est où la démocratie ne s'était jamais implantée avec la mainmise de l'Empire russe, de l'URSS, de l'Empire autrichien succédant à l'Empire Ottoman.
La démocratie n'est mise en pratique que depuis la fin du système soviétique en 1991.
Faute de culture démocratique (cela se cultive longuement), nombre d’États utilisent la religion comme un opium du peuple. Expression peu usitée aujourd'hui, mais malheureusement encore et toujours d'actualité. C'est le cas de l’Iran sous la houlette des « gardiens de la Révolution», des monarchies féodales de la péninsule arabique, de la Thaïlande sous la coupe bouddhiste, pour prendre des exemples les plus criants. Cela dit, l'opium du peuple paraît bien grossier à côté des amphétamines de substitution. Elles ont la cote avec le catholicisme en Pologne, l'orthodoxie en Russie, le sunnisme encore en Turquie. Et j'en oublie certainement.
J-P B.

samedi 12 mars 2016

Justice ?


Onze manifestants, contre le projet de l'aéroport de Notre Dame des Landes, et qui avaient bloqués un pont de la Loire en aval, ont été mis en garde à vue. Et puis, des chauffeurs de taxi et des agriculteurs bloquent les routes plusieurs jours. Le (28.1.2016). Il est vrai que certains défendent leurs beefsteaks pied à pied, alors que les autres ne défendent qu'un développement d'économie environnementale, ne défendent qu'un projet de société. Pourtant les uns (taxis, agriculteurs) et les autres luttent contre un même adversaire, en l'occurrence la mainmise des intérêts financiers avec la complicité de décideurs politiques.

vendredi 11 mars 2016

Enfumage politicien



Quasiment tout le monde s'indigne de l'annonce par le gouvernement nord-coréen du lancement d'un satellite. Et le gouvernement français n'est pas le dernier, la planète et en premier lieu les Etats-Unis seraient menacés du feu nucléaire puisque la Corée du Nord s'enorgueillit de posséder l'arme atomique. C'est rouler les mécaniques à très peu de frais. Qui peut croire que les nord-coréens ont la capacité militaire d’affronter les États Unis, sachant d'une part leur capacité nucléaire d'anéantir la Corée du Nord et, d'autre part, le réseau d'alliances militaires des États Unis avec le sud-est asiatique (Japon compris)

jeudi 10 mars 2016

Deux poids, deux mesures



Pour exprimer leur colère devant la fermeture de leur usine de pneumatiques, des syndicalistes séquestrèrent quelques heures deux cadres dirigeants de l'entreprise. Conséquence judiciaire, prison ferme bien que les cadres aient retiré leurs plaintes. A Notre Dame des Landes, depuis des années, les zadistes comme ils se nomment bafouent la légalité républicaine et cherchent à imposer leur vision par la violence. Conséquence judiciaire, aucune à ce jour. Mieux, manquant de courage politique pour trancher, le gouvernement propose un referendum local. Il est vrai que dans la perspective des futures élections présidentielles il ne sert à rien de ménager des ouvriers ne votant plus pour une gauche  désormais acquises aux doctrines libérales. Par contre des écologistes y compris radicaux peuvent encore influer, du moins l'espère t-on en haut lieu, sur le résultat de l'élection.

vendredi 11 décembre 2015

Battre l'extrême droite, à gauche

PAR YVON QUINIOU

BLOG : LE BLOG DE YVON QUINIOU

Je reprends ici ma contribution au livre collectif, "Pour le peuple, contre le FN", paru récemment au "Temps des Cerises", dont le titre est: "Pourquoi l'extrême droite gagne et pas le Front de gauche?"
 
Pourquoi l’extrême-droite gagne et pas le Front de gauche ? Un préalable, d’abord. Le FN a largement progressé aux dernières élections municipales et surtout aux élections européennes où il est arrivé en tête de tous les partis, d’une manière extrêmement préoccupante. Pourtant, et avant d’aller plus loin dans l’analyse, il convient d’abord de rappeler que ces dernières élections n’avaient pas d’enjeu directement national. On ne saurait donc projeter mécaniquement leurs résultats sur un autre type d’élections, plus révélatrices de son influence réelle, surtout si l’on y ajoute le facteur de