jeudi 6 mars 2014

Arbre de la laïcité

Le collectif vigilance laïcité de Maine et Loire composé par :
FCPE – FOL– Francas- FSU – JPA – LDH-M.A.E.-OCCE - SNEP - SNES – SNESUP- SNUipp –Solidarité Laïque - Sud-Education– UNSA Education-UNSA-SE SDEN.CGT ( soutenu par les DDEN) a voulu que l'on proteste immédiatement contre la nouvelle destruction de l'arbre de la laïcité.

Acte de réactionnaires antirépublicains ou, au bénéfice du doute, acte d'imbéciles ? L'anonymat et la couardise des auteurs ne nous permettent pas de trancher bien que des événements récents très malsains nous incitent à penser fortement que la première hypothèse soit la bonne. Mais il est possible d'être bêtes et méchants.

Quels qu'ils soient, en pleine lumière, nous voudrions (quand même), tout à la fois, les ramener à la raison et les interroger sur leurs raisons.

Nous voudrions leur rappeler que la laïcité n'est pas une opinion, mais
un principe politique qui, en assurant la liberté de conscience, les permet toutes.
Sont-ils eux, qui avancent masqués, pour un régime totalitaire ou théocratique, pour un régime de pensée unique ?.

Qu'ils entendent que le principe politique de la laïcité en France est née avec la révolution, avec l'avènement de la République, qu'il mit fin à l'ancien régime qui déclinait le triptyque : "un roi, une foi, une loi".
Le principe de laïcité, contre le droit divin, contre le dogme imposé aux sujets, est le fondement historique de la souveraineté populaire dans notre pays.
Alors eux,  les auteurs du délit sont-ils de farouches ennemis d'une république du peuple, par le peuple et pour le peuple, sont-ils nostalgiques de l'ancien régime et aspirent-ils à un ordre nouveau tout aussi absolu ?.

Qu'ils entendent que le principe de laïcité permet le lien politique au-delà des différences, des singularités et des appartenances communautaires, qu'il permet à chacun de donner corps à la "Liberté" et à "l'Egalité" de la devise républicaine.
 Eux, les bûcherons noctambules renient-ils la citoyenneté et son essence ?

Qu'ils entendent que la laïcité, au-delà des intérêts particuliers, fonde l'intérêt général et le vivre ensemble.
Qu'ils entendent que le principe politique de laïcité autorise une société civile plurielle ou chacun peut s'exprimer librement dans des espaces publics et, en même temps, édifie des services publics neutres ouverts à tous et rendant à tous un service identique.
Eux, les vandales récidivistes, voudraient-ils une société civile caporalisée, uniformisée, soumise et la disparition des services publics ?

Poser ces questions conséquentes à leur acte, c'est hélas, en partie, y répondre.

La laïcité a libéré l'Etat des Eglises et les Eglises de l'Etat. L'indifférence qui en découle entre ces parties doit être vécue comme une double libération institutionnelle. La loi de 1905 l'a entérinée. Il serait d'ailleurs temps qu'elle soit appliquée sur tout le territoire français.
Cette même loi de séparation des Eglises et de l'Etat interdit, par son article 2, le financement public des écoles confessionnelles. C'est logique, seule l'école laïque est école de la République. Même dans les Mauges. D'ailleurs, le collectif laïque des Mauges, demain matin, le dira une nouvelle fois au Président du Conseil général à propos de son opposition à la construction du collège public de Beaupréau.
La loi Debré de 1959 qui, par son financement public des écoles confessionnelles sous contrat, sème la confusion sur la nature des écoles concurrentes, fut et reste une aberration républicaine. Nous pensons que nous devons le souligner à chaque événement commémorant la loi de 1905. Et ne jamais l'oublier.

Ceci dit, nous n'assimilons pas les partisans de la loi Debré aux auteurs de l'acte qui aujourd'hui nous réunit. Dans la République, les premiers veulent donner une place indue à l'école catholique, les seconds veulent détruire la République.

Très attachés à la dimension émancipatrice de la laïcité, les militants laïques souhaiteraient pousser plus loin ses tenants et ses aboutissants. Ils ambitionnent à ce que tous les citoyens puissent bénéficier d'une formation et d'une information de haut niveau qui les aident à s'émanciper des "prêts à penser" idéologiques.
Aussi, sont-ils très attentifs à ce que l'école laïque instruise des citoyens critiques, capables de prendre en main leur devenir, afin que la "République du peuple, par le peuple, pour le peuple" ne soit pas qu'un idéal.
Des divergences existent entre laïques sur la meilleure façon d'y parvenir. Mais le débat a lieu.
Le débat, est ce que refusent les auteurs du délit. Ils préfèrent agir nuitamment et anonymement. Par leurs actes, ils se mettent en dehors du pacte républicain.
Que ce soient des gens dangereux ou de profonds imbéciles, en plein jour, ils trouveront toujours face à eux, à visages découverts, des républicains sincères et résolus.

Et nous appelons tous les maires républicains du Maine et Loire, pour leur répondre, à planter des arbres de la laïcité dans leur commune. Comme ici, à Angers.

Pour leur répondre, des camarades vont semer symboliquement des graines d'arbres de la laïcité.
Ils sèment la terreur, nous semons l'espoir d'une société toujours plus laïque; plus fraternelle, plus solidaire.

Pour le collectif : Jack Proult

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