Le
collectif vigilance laïcité de Maine et Loire composé par :
FCPE – FOL– Francas- FSU –
JPA – LDH-M.A.E.-OCCE - SNEP - SNES – SNESUP- SNUipp –Solidarité Laïque -
Sud-Education– UNSA Education-UNSA-SE SDEN.CGT ( soutenu par les DDEN) a voulu
que l'on proteste immédiatement contre la nouvelle destruction de l'arbre de la
laïcité.
Acte
de réactionnaires antirépublicains ou, au bénéfice du doute, acte d'imbéciles ?
L'anonymat et la couardise des auteurs ne nous permettent pas de trancher bien
que des événements récents très malsains nous incitent à penser fortement que
la première hypothèse soit la bonne. Mais il est possible d'être bêtes et
méchants.
Quels
qu'ils soient, en pleine lumière, nous voudrions (quand même), tout à la fois,
les ramener à la raison et les interroger sur leurs raisons.
Nous
voudrions leur rappeler que la laïcité n'est pas une opinion, mais
un principe
politique qui, en assurant la liberté de conscience, les permet toutes.
Sont-ils eux, qui avancent
masqués, pour un régime totalitaire ou théocratique, pour un régime de pensée
unique ?.
Qu'ils
entendent que le principe politique de la laïcité en France est née avec la
révolution, avec l'avènement de la République, qu'il mit fin à l'ancien régime
qui déclinait le triptyque : "un roi, une foi, une loi".
Le
principe de laïcité, contre le droit divin, contre le dogme imposé aux sujets,
est le fondement historique de la souveraineté populaire dans notre pays.
Alors eux, les auteurs du délit sont-ils de farouches ennemis
d'une république du peuple, par le peuple et pour le peuple, sont-ils
nostalgiques de l'ancien régime et aspirent-ils à un ordre nouveau tout aussi
absolu ?.
Qu'ils
entendent que le principe de laïcité permet
le lien politique au-delà des différences, des singularités et des
appartenances communautaires, qu'il permet
à chacun de donner corps à la "Liberté" et à
"l'Egalité" de la devise républicaine.
Eux, les bûcherons noctambules renient-ils la
citoyenneté et son essence ?
Qu'ils
entendent que la laïcité, au-delà des intérêts particuliers, fonde l'intérêt
général et le vivre ensemble.
Qu'ils
entendent que le principe politique de laïcité autorise une société civile
plurielle ou chacun peut s'exprimer librement dans des espaces publics et, en
même temps, édifie des services publics neutres ouverts à tous et rendant à
tous un service identique.
Eux, les vandales
récidivistes, voudraient-ils une société civile caporalisée, uniformisée,
soumise et la disparition des services publics ?
Poser
ces questions conséquentes à leur acte, c'est hélas, en partie, y répondre.
La
laïcité a libéré l'Etat des Eglises et les Eglises de l'Etat. L'indifférence
qui en découle entre ces parties doit être vécue comme une double libération
institutionnelle. La loi de 1905 l'a entérinée. Il serait d'ailleurs temps
qu'elle soit appliquée sur tout le territoire français.
Cette
même loi de séparation des Eglises et de l'Etat interdit, par son article 2, le
financement public des écoles confessionnelles. C'est
logique, seule l'école laïque est école de la République. Même dans les Mauges.
D'ailleurs, le collectif laïque des Mauges, demain matin, le dira une nouvelle
fois au Président du Conseil général à propos de son opposition à la
construction du collège public de Beaupréau.
La
loi Debré de 1959 qui, par son financement public des écoles confessionnelles
sous contrat, sème la confusion sur la nature des écoles concurrentes, fut et
reste une aberration républicaine. Nous pensons que nous devons le souligner à
chaque événement commémorant la loi de 1905. Et ne jamais l'oublier.
Ceci
dit, nous n'assimilons pas les partisans de la loi Debré aux auteurs de l'acte
qui aujourd'hui nous réunit. Dans la République, les premiers veulent donner
une place indue à l'école catholique, les seconds veulent détruire la
République.
Très
attachés à la dimension émancipatrice de la laïcité, les militants laïques
souhaiteraient pousser plus loin ses tenants et ses aboutissants. Ils
ambitionnent à ce que tous les citoyens puissent bénéficier d'une formation et
d'une information de haut niveau qui les aident à s'émanciper des "prêts à
penser" idéologiques.
Aussi,
sont-ils très attentifs à ce que l'école laïque instruise des citoyens
critiques, capables de prendre en main leur devenir, afin que la
"République du peuple, par le peuple, pour le peuple" ne soit pas
qu'un idéal.
Des
divergences existent entre laïques sur la meilleure façon d'y parvenir. Mais le
débat a lieu.
Le
débat, est ce que refusent les auteurs du délit. Ils préfèrent agir nuitamment
et anonymement. Par leurs actes, ils se mettent en dehors du pacte républicain.
Que
ce soient des gens dangereux ou de profonds imbéciles, en plein jour, ils
trouveront toujours face à eux, à visages découverts, des républicains sincères
et résolus.
Et
nous appelons tous les maires républicains du Maine et Loire, pour leur
répondre, à planter des arbres de la laïcité dans leur commune. Comme ici, à
Angers.
Pour
leur répondre, des camarades vont semer symboliquement des graines d'arbres de
la laïcité.
Ils
sèment la terreur, nous semons l'espoir d'une société toujours plus laïque;
plus fraternelle, plus solidaire.
Pour
le collectif : Jack Proult
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