mardi 26 juin 2012

L'actuel traité constitutif de l'U.E. est un non sens démocratique

L'Union demeure dominée par les technocrates irresponsables de la Commission de Bruxelles.

L'article I 26, lui confère en effet la garde de l'intérêt général et la représentation extérieure de l'U.E.
Mais l'article I 47-4, qui donne la possibilité aux citoyens de demander un référendum ? Trompe l'œil. Car, il est dit que la constitution ne peut pas être remise en cause et, finalement, c'est la Commission qui décide de la tenue ou non d'un référendum.
C'est vrai que l'article I 20 affirme que le parlement "exerce conjointement avec le Conseil (des chefs de gouvernement), les fonctions législatives et budgétaires". En réalité, il ne peut orienter les choix politiques car, selon l'article I 26-2 "un acte législatif ne peut être adopté que sur proposition de la Commission"...
Et, que dire de l'irresponsabilité inouïe de la Banque centrale européenne. Les articles III 185 et III 186 rappellent qu'elle contrôle les banques centrales nationales, gère l'Euro, détermine la politique monétaire de l'Union, sans avoir à rendre compte de quoi que ce soit à personne !

Le social ?
L'article II 94 "reconnaît et respecte le droit d'accès aux prestations de S.S. et aux services sociaux dans les états où ils existent". Où ils existent... Cela n'engage donc à rien, et surtout pas les états déficients dans ce domaine, puisque toute proposition concernant la sécurité sociale, la protection sociale, la protection des travailleurs ne peut résulter que d'une unanimité du Conseil des ministres européens (article IV 210-1 et 3).
Et, l'article III 279-3 exclue "toute harmonisation des dispositions législatives" concernant la fiscalité et les droits du travail salarié !.

Les services publics ?
Ils doivent être rognés au maximum selon l'article III 148 : "Les états membres s'efforcent de procéder à la libéralisation des services (. . . ) la commission adresse aux états membres des recommandations à cet effet !"
D'ailleurs, selon l'article III 166-2 "les entreprises chargées de la gestion des services d'intérêt économique général (c'est la formule utilisée en lieu et place de service public, et ces entreprises peuvent être parfaitement de statut privé) sont soumises. aux règles de la concurrence".
Et l'article I44 précise que "les restrictions à la libre prestation des services (là où ils existent) sont interdites".
C'est clair.

Les droits fondamentaux ?
Dans le fourre-tout de la Charte des droits fondamentaux (partie II du traité), il est affirmé que "toute personne a droit à la vie (article II 61-1) et sont garantis" (article II 69)... Mais silence sur la possibilité légale de l'I.V.G.sur le droit au divorce.
Il est vrai que les Eglises se voient reconnaître un statut officiel puisque "l'Union maintient (avec elles) un dialogue ouvert, transparent et régulier" (article I 52).
Cela dit, cette charte ne donne "aucune compétence et (n'impose) aucune nouvelle tâche pour l'Union (article II 111). D'autant plus que l'application des droits fondamentaux doit "respecter les limites... des autres parties de la Constitution" (même article) ! Donc, la loi du marché.
Au total, démocratie croupion, social rogné, services publics condamnés, droits fondamentaux au rabais. Et pour quoi, et pour qui ?
Pour le bénéfice du sacro-saint Marché : il y est fait référence 88 fois !
Dernière observation : cette constitution deviendrait quasiment intouchable, puisque toute révision nécessite l'unanimité de tous les états membres (Article IV 443).

J.P. Brachet

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