dimanche 13 mars 2016

« Opium de peuple », et amphétamines

L'attitude, comme la pratique démocratique, ne s'apprend pas et n'est pas innée. Toute proportion gardée, on observe un retour du religieux le plus rétrograde en Europe de l'Est où la démocratie ne s'était jamais implantée avec la mainmise de l'Empire russe, de l'URSS, de l'Empire autrichien succédant à l'Empire Ottoman.
La démocratie n'est mise en pratique que depuis la fin du système soviétique en 1991.
Faute de culture démocratique (cela se cultive longuement), nombre d’États utilisent la religion comme un opium du peuple. Expression peu usitée aujourd'hui, mais malheureusement encore et toujours d'actualité. C'est le cas de l’Iran sous la houlette des « gardiens de la Révolution», des monarchies féodales de la péninsule arabique, de la Thaïlande sous la coupe bouddhiste, pour prendre des exemples les plus criants. Cela dit, l'opium du peuple paraît bien grossier à côté des amphétamines de substitution. Elles ont la cote avec le catholicisme en Pologne, l'orthodoxie en Russie, le sunnisme encore en Turquie. Et j'en oublie certainement.
J-P B.

samedi 12 mars 2016

Justice ?


Onze manifestants, contre le projet de l'aéroport de Notre Dame des Landes, et qui avaient bloqués un pont de la Loire en aval, ont été mis en garde à vue. Et puis, des chauffeurs de taxi et des agriculteurs bloquent les routes plusieurs jours. Le (28.1.2016). Il est vrai que certains défendent leurs beefsteaks pied à pied, alors que les autres ne défendent qu'un développement d'économie environnementale, ne défendent qu'un projet de société. Pourtant les uns (taxis, agriculteurs) et les autres luttent contre un même adversaire, en l'occurrence la mainmise des intérêts financiers avec la complicité de décideurs politiques.

vendredi 11 mars 2016

Enfumage politicien



Quasiment tout le monde s'indigne de l'annonce par le gouvernement nord-coréen du lancement d'un satellite. Et le gouvernement français n'est pas le dernier, la planète et en premier lieu les Etats-Unis seraient menacés du feu nucléaire puisque la Corée du Nord s'enorgueillit de posséder l'arme atomique. C'est rouler les mécaniques à très peu de frais. Qui peut croire que les nord-coréens ont la capacité militaire d’affronter les États Unis, sachant d'une part leur capacité nucléaire d'anéantir la Corée du Nord et, d'autre part, le réseau d'alliances militaires des États Unis avec le sud-est asiatique (Japon compris)

jeudi 10 mars 2016

Deux poids, deux mesures



Pour exprimer leur colère devant la fermeture de leur usine de pneumatiques, des syndicalistes séquestrèrent quelques heures deux cadres dirigeants de l'entreprise. Conséquence judiciaire, prison ferme bien que les cadres aient retiré leurs plaintes. A Notre Dame des Landes, depuis des années, les zadistes comme ils se nomment bafouent la légalité républicaine et cherchent à imposer leur vision par la violence. Conséquence judiciaire, aucune à ce jour. Mieux, manquant de courage politique pour trancher, le gouvernement propose un referendum local. Il est vrai que dans la perspective des futures élections présidentielles il ne sert à rien de ménager des ouvriers ne votant plus pour une gauche  désormais acquises aux doctrines libérales. Par contre des écologistes y compris radicaux peuvent encore influer, du moins l'espère t-on en haut lieu, sur le résultat de l'élection.

vendredi 11 décembre 2015

Battre l'extrême droite, à gauche

PAR YVON QUINIOU

BLOG : LE BLOG DE YVON QUINIOU

Je reprends ici ma contribution au livre collectif, "Pour le peuple, contre le FN", paru récemment au "Temps des Cerises", dont le titre est: "Pourquoi l'extrême droite gagne et pas le Front de gauche?"
 
Pourquoi l’extrême-droite gagne et pas le Front de gauche ? Un préalable, d’abord. Le FN a largement progressé aux dernières élections municipales et surtout aux élections européennes où il est arrivé en tête de tous les partis, d’une manière extrêmement préoccupante. Pourtant, et avant d’aller plus loin dans l’analyse, il convient d’abord de rappeler que ces dernières élections n’avaient pas d’enjeu directement national. On ne saurait donc projeter mécaniquement leurs résultats sur un autre type d’élections, plus révélatrices de son influence réelle, surtout si l’on y ajoute le facteur de

mardi 9 juin 2015

Charlie qui, Charlie quoi?

(De son blog sur mésdiapart)
25 MAI 2015 |  PAR YVON QUINIOU
La dissolution progressive de « l’effet Charlie » pose deux questions distinctes.  D’abord, on peut légitimement se demander qui était présent aux formidables manifestations du 11 janvier.
 Emmanuel Todd, en s’appuyant sur des analyses sociologiques de terrain, entend démythifier ce mouvement de protestation en indiquant qu’il aurait surtout mobilisé les classes moyennes et une partie de la droite, y compris des catholiques, ces mêmes catholiques qui ne se privaient pas de critiquer les propos irréligieux de Charlie Hebdo – le pape actuel a même repris l’accusation de blasphème à l’encontre du journal après l’attentat. Quant aux classes populaires elles auraient été absentes, s’enfermant dans la ségrégation dont elles font l’objet, et même les musulmans modérés auraient été peu actifs et peu nombreux (quoique présents).  Cette analyse devrait briser l’apparence magnifique d’unité nationale transcendant les clivages de classes dont Hollande a voulu jouer et qui lui a profité un temps : ces clivages demeurent et la profonde déception des classes populaires devant la politique du gouvernement est revenue massivement. A mon avis, d’autres facteurs ont dû intervenir pour expliquer le retrait des couches populaires, proprement culturels, et qui renvoient par exemple à la déshérence morale, intellectuelle et idéologique qui accompagne malheureusement la déshérence sociale. Mais le diagnostic de Todd me paraît assez juste, même si j’ai moi-même été sur le coup victime de cette illusion d’unité nationale.
Reste l’autre question, plus grave : de quoi s’est-on indigné

dimanche 7 juin 2015

Pour une conception offensive de la laïcité

26 MARS 2015 |  PAR YVON QUINIOU
La laïcité est menacée sous des formes diverses un peu partout dans le monde, y compris en France bien avant l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, puis avec un Hollande guère intransigeant non plus sur ce terrain, alors qu’elle est le pays où, dans le sillage 1789, elle a pris la forme la plus rigoureuse qui devrait servir de modèle aux autres pays et aurait dû lui éviter un pareil risque. Je commencerai donc par décrire un certain nombre de ces menaces, avant de proposer ma définition d’une laïcité offensive pour laquelle il faut avoir le courage de se battre.
La menace actuelle qui pèse sur la laïcité
Je laisse de côté les régimes musulmans qui, même quand ils se réclament de la République, sont en réalité la plupart du temps des théocraties, n’acceptant pas la séparation du pouvoir politique ou temporel et le pouvoir spirituel ou religieux : la Loi islamique, inscrite dans la charia, couvre tous les champs de l’existence de l’homme, politique et  confessionnelle, individuelle comme collective, et sa source est déclarée divine à travers le Coran, ce qui