lundi 16 février 2015

Laïcité: lettre ouverte aux élus.



Article paru dans MEDIAPART

Henri Pena Ruiz
ancien membre de la commission Stasi sur l'application du principe de laïcité
Dernier ouvrage paru : Dictionnaire amoureux de la laïcité (Editions Plon)
Prix de l’initiative laïque 2014 et Prix national de la laïcité 2014.

La laïcité va mal. Ancien membre de la Commission Stasi sur l’application du principe de laïcité dans la République, je ne peux garder le silence. Naguère, la droite au pouvoir la malmenait par la bouche de Monsieur Sarkozy. Aujourd’hui certains élus de gauche ne la traitent pas mieux. Tout se passe comme si les vrais ennemis de la laïcité et ses faux amis semblaient d’accord pour l’encenser en principe et la violer en pratique. Halte à la duplicité. Inventaire.
D’abord un vocabulaire polémique brouille les choses à loisir. Il est trop facile, par exemple, d’inventer une opposition artificielle entre la laïcité dite "ouverte" et la laïcité dite "de combat". La première expression est usuelle chez les adversaires de la laïcité qui insinuent ainsi que la laïcité tout court serait fermée. Une calomnie travestie en signe d’ouverture. La seconde est

samedi 14 février 2015

Jaurès et l’idéal laïque


Aujourd’hui, en ces temps de grande confusion idéologique, il est bon de revenir à Jaurès, en particulier en matière de laïcité. Son combat pour la laïcité est bien documenté et est un des thèmes les plus constants de sa réflexion et de son action. Depuis son premier discours de député républicain le 21 octobre 1886 jusque dans les articles bimensuels qu’il donne à partir de 1905 à la Revue de l’enseignement primaire et primaire supérieur (REPPS), Jaurès n'a cessé de penser et d’agir pour étendre la laïcité. Sans oublier son rôle méconnu mais décisif dans l'élaboration de la loi de 1905 !
Sa conception de la laïcité peut se résumer en trois assertions fondamentales et complémentaires :
1°) Dès son premier discours à la Chambre des députés, Jaurès déclare : « La société française repose, non plus sur l'idée religieuse transmise et discutable, mais sur l'idée naturelle de justice acceptée par tous. La laïcité n'est que l'expression de ce principe ».  La société française ne repose plus sur les « devoirs envers Dieu », mais sur les « droits de l’homme et du citoyen ».

vendredi 13 février 2015

Jaurès et la laïcité scolaire, par Jean-Paul Scot

« J’accepte pleinement, sans réserve aucune, le principe qu’est la laïcité[1] ». Dès son premier discours à la Chambre des députés, le 21 octobre 1886, le jeune élu centre gauche s’affirme pleinement conscient de l’enjeu que représente la laïcité de l’école publique : « Deux forces se disputent aujourd’hui les consciences : la tradition qui maintient les croyances religieuses et philosophiques du passé ; la critique, aidée de la science, qui s’attaque, non seulement aux dogmes religieux, mais aussi au spiritualisme … » Le professeur de philosophie, né à la vie intellectuelle par le rejet de l’intégrisme du pape Pie IX et la critique de l’idéalisme de Victor Cousin mais aussi du positivisme d’Auguste Comte, ne confond pas la laïcité avec l’athéisme ou l’hostilité à la religion, ni même avec l’anticléricalisme gallican ou la séparation du temporel et du spirituel. D’emblée, Jaurès affirme clairement sa conception de la laïcité scolaire :

lundi 24 novembre 2014

Pétition pour un collège public à Beaupréau





Ci-dessus une pétition des organisations laïques de Maine et Loire pour que Madame la Ministre impose au Conseil général de Maine et Loire un collège public à Beaupréau, chef-lieu d’un canton très fourni en établissements privés. Une pétition à signer et à faire signer pour le développement de l’enseignement public.

Merci

Jack Proult
Le président de la Fédération des Œuvres Laïques de Maine et Loire.

samedi 15 mars 2014

Lettre ouverte à monsieur le Président du Conseil général du Maine et Loire : Collège public de Beaupréau, soyez raisonnable.

Le Collectif pour la promotion de l'école publique dans les Mauges.
L'association des parents d'élèves des écoles publiques de Beaupréau.
Le Collectif vigilance Laïcité de Maine et Loire :
FCPE – FOL– Francas- FSU – JPA – LDH- OCCE - SNEP - SNES –  SNESUP- SNUipp –Solidarité Laïque - Sud-Education– UNSA Education- SDEN.CGT
Siège : 14 bis avenue Marie Talet – 49100 ANGERS

Lettre ouverte à monsieur le Président du Conseil général du Maine et Loire.

Objet : collège public de Beaupréau, soyez raisonnable.


Monsieur le Président,

Vous avez toujours déclaré que vous consentiriez à construire un collège public à Beaupréau lorsque l'effectif cumulé des deux collèges voisins de Monfaucon et de Montrevault atteindrait 750 élèves. Il manque cette année dix élèves pour que le critère que vous avez fixé soit rempli. Il va de soi que l'année prochaine il sera dépassé.
Le respect de la parole donnée et le souci d'une bonne gestion des deniers publics, qualités dont vous vous réclamez certainement lors de vos nombreuses candidatures à des postes de responsabilités, impliqueraient la décision immédiate de construire le collège en même temps que le lycée. En effet, une collaboration avec le Conseil régional pour ouvrir dès 2015 une cité scolaire (collège et lycée) entraînerait une économie d'échelle non négligeable pour les contribuables du département.
Ne pas se saisir de l'opportunité offerte par le Conseil régional relèverait

mercredi 12 mars 2014

Lamoricière : un parcours chaotique

Le libéral
Le général Lamoricière est né à Nantes en1806. Il était par sa mère le petit fils de Joseph Robineau qui en  janvier 1791 acheta pour 370 600 francs l’abbaye du Pontron au Louroux-Béconnais  vendu comme bien national (26 fermes, deux moulins, quatre étangs, des bois…) et qui en 1793 commanda la cavalerie bleue nantaise. Il se faisait appeler Robineau de Bougon et s’était fixé en Anjou à la suite de son mariage avec Louise de l’Esperonnière de Vritz . Il eut  trois fils. L’aîné , polytechnicien, mourut  en 1797 au retour de Philadelphie, le second, Michel, né à Bouguenais, polytechnicien également, après avoir servi sous Bonaparte se retira au château de la Burelière à La Cornuaille. Rallié à la Monarchie de Juillet, il fut député. Le troisième fils, Joseph s’installa au Pontron et y vivra de 1804 à 1851. Maire du Louroux-Béconnais à partir de 1813 il sera remplacé en 1846, mais en 1848 il reprendra la mairie sur les instances de Grégoire Bordillon  tout nouveau préfet démocrate. Il avait été

lundi 10 mars 2014

Encore le breton

Ainsi Anicet Le Pors qui fut ministre communiste en 1981et Nicolas Sarkozy se retrouvent dans la défense des langues régionales. La fabrique de l'information nous canalise si fortement sur les divergences, voire les conflits bien plus vendeurs que les convergences, qu'on en vient à s'étonner. Réaction insensée qui en dit long sur les manipulations qui nous travaillent. Le bon sens continue pourtant à nous souffler que des adversaires politiques peuvent être d'accord sur bien des évidences : que deux et deux font quatre, que la terre est ronde et heureusement sur bien autres choses. Sur les langues régionales entre autres.
Parmi ces langues régionales, le breton , à cause du voisinage, nous touche particulièrement. A cause aussi de son histoire où interviennent des forces fortement antagoniques.
En 1789 le breton est parlé par la masse des paysans natifs qui sont unilingues. La révolution juge depuis Paris la situation insupportable. Au nom du centralisme et du constat que la contre-révolution parle volontiers corse, basque, alsacien ou breton, elle croit devoir