mercredi 5 juillet 2017

Laïcité et intégrisme

Le régime politique laïque installe une dualité libératrice permettant à chacun d’échapper aussi bien à la pression sociale de proximité qu’à une uniformisation officielle d’État. Les intégrismes, qui ne souffrent aucun point de fuite, ne peuvent que le détester. Aussi la laïcité est-elle le point de résistance le plus puissant pour les affronter – à condition de ne pas renoncer à cette puissance par des « accommodements » qui la ruinent1.
L’injonction d’uniformisation
L’intégrisme ne peut pas souffrir les points de fuite par lesquels on peut échapper, même momentanément, à son exigence d’uniformisation de la vie et des mœurs. Tout ce qui rompt ce tissu qu’il veut intégral, ordonné à une parole unique, tout ce qui peut le rendre perméable à une autre parole, à une autre manière de vivre, lui est odieux. Rien d’étonnant à ce qu’il s’en prenne à la liberté d’expression, et généralement à toute

« La République ne salarie aucun culte »…



Sauf qu’elle inscrit à son budget général de fonctionnement des sommes mal connues mais considérables pour « les dépenses relatives à des services d’aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons », article 2 de la loi du 9 décembre 1905.
Les aumôniers sont particulièrement nombreux dans les hôpitaux et dans les prisons où les aumôniers musulmans sont prisés pour leur aptitude supposée à calmer l’ardeur mystico-criminelle des djihadistes incarcérés.
Ainsi donc, dans les seules prisons, la République salarie des aumôniers catholiques (760) protestants (377) orthodoxes (52) israélites (75) musulmans (193)) bouddhistes (10) et divers  autres (150).
Curiosité : la loi de 1905 ne vise pas les armées (gendarmerie, air, mer, terre et services communs) où pourtant les aumôniers qui portent l’uniforme de leur arme reçoivent des soldes allant par équivalence du capitaine au général, soit de 1840€ mensuels à 3355€ plus diverses primes. On compte 200 aumôniers catholiques, 76 protestants, 30 israélites et 35 musulmans.
Les aumôniers catholiques embarqués de la Marine nationale sont appelés « Monseigneur » ce qui est hautement républicain !

Max  Bayard

mardi 18 avril 2017

LES PRÉSIDENTS DE LA RÉPUBLIQUE

DEUXIÈME RÉPUBLIQUE :
Louis Napoléon Bonaparte (1859-1861)
Apparaissait comme le plus républicain des candidats avant qu'il n'organise un coup d'état à son profit. Il fut élu au suffrage universel et essentiellement par les ruraux.

TROISIÈME RÉPUBLIQUE :
Après la chute de l'Empire de Napoléon III, à l'issue de la guerre avec la Prusse, la République est proclamée par des manifestants parisiens.

Adolphe Thiers (1871-1873)
Il a été nommé « Chef du pouvoir exécutif de la France ». Un tiers économiquement libéral, un tiers ultra réactionnaires (il réprima dans le sang la Commune de Paris en 1871, un tiers républicains. Il fut renversé par une majorité parlementaire royaliste.

Mac Mahon (1873-1879)
On mesure son intelligence politique lorsqu'il s'écria

jeudi 6 avril 2017

Histoire (nouveau programme)

Le nouveau programme d'histoire de primaire tel qu'il est annoncé, me laisse très perplexe. « Produire en France », ainsi commencent les chapitres 1, 2 et 3. Qu'est-ce que cela recouvre ? Par ailleurs ce programme manque de cohérence grâce à de fâcheux oublis générés par une chronologie à trous : on passe allégrement de 1870 en France, à la première guerre mondiale en ignorant tout des aléas de la France jusqu'en 1914. La politique interne et externe se trouve escamotée. Même chose pour cette malheureuse Troisième République jusqu'en 1940 (le Front Populaire et les problèmes internationaux auxquels la France est confrontée se trouvent en partie escamotés). Et rien sur les conséquences et le bilan de la première guerre mondiale sur la naissance de l'URSS, puis la montée du fascisme en Europe. De même dans le programme annoncé ne figure ni Vichy, ni la Quatrième République et ses problèmes (Indochine en particulier). Et rien ne se passe apparemment dans le monde avant la chute du mur de Berlin (Corée, Vietnam), mouvement d'émancipations anti coloniaux, Israël et le monde arabe...). Et que s'est-il passé en 1958 et en 1968 ? Ce programme ne me paraît pas susceptible de favoriser la formation, la réflexion, des futurs citoyens.
J. P. Brachet

mercredi 5 avril 2017

Un théologien catholique président de l’Université de Strasbourg: une atteinte à la liberté de conscience, de recherche et d’enseignement


PAR UFAL LE 15 DÉCEMBRE 2016



L’UFAL dénonce l’élection du professeur de théologie catholique Michel Deneken à la présidence de l’Université PUBLIQUE de Strasbourg.



Si rien ne paraît empêcher un prêtre d’exercer des fonctions publiques dans l’enseignement supérieur, encore faut-il qu’il ait les qualités et diplômes requis — ce qui fut le cas d’illustres savants, en astrophysique, biologie, ou préhistoire, notamment. Or Michel Deneken ne peut se prévaloir que de ses diplômes en théologie catholique, et d’un titre de professeur d’université, qu’il ne doit qu’au cadre unique et dérogatoire de la « faculté de théologie catholique de Strasbourg ». Cet établissement, seul exemple en France, est intégré à l’Université publique de Strasbourg grâce au « statut local des cultes » d’Alsace-Moselle. L’UFAL milite pour que le Concordat, survivance d’un autre âge, atteinte permanente à la liberté de conscience et à l’égalité des citoyens, soit aboli et le « droit local des cultes » harmonisé avec le droit commun de la République laïque.


La faculté de théologie catholique de Strasbourg délivre notamment des « diplômes en droit canonique » (reconnus par les accords France-Vatican de 2008 que l’UFAL a dénoncés). Or ce « droit » strictement privé ne s’applique qu’à l’intérieur de l’Église catholique, et ne peut qualifier que ses prêtres et ses agents laïcs. Il n’a aucune valeur d’intérêt général. Fondé sur des dogmes spirituels particuliers et placé sous le contrôle idéologique de la hiérarchie ecclésiale,

mardi 4 avril 2017

Courrier des lecteurs : Article sur le protectionnisme

Chers camarades,

Je viens de lire dans le numéro de décembre 2016 un article de Bernard Cassen intitulé : "prononcer le mot protectionnisme sans rougir".
Il y a quelque chose de vrai dans ce titre : le protectionnisme n'a rien de rouge, bien au contraire. C'est même une idéologie réactionnaire qui a plongé l'humanité dans deux guerres mondiales. Le mouvement ouvrier, à l'époque où il était authentiquement socialiste et communiste l'a toujours combattu avec force. Et il faut beaucoup de contorsions théoriques pour lui trouver aujourd'hui encore des vertus progressistes.
Dans le manifeste communiste, Marx et Engels écrivaient à propos du système capitaliste : "Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s'implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations". Ils ajoutaient : "au grand désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l'industrie sa base nationale. (…) A la place des anciens besoins satisfaits par les produits nationaux, naissent des besoins nouveaux, réclamant pour leur satisfaction les produits des contrées et des climats les plus lointains. A la place de l'ancien isolement des provinces et des nations se suffisant à elles-mêmes, se développent des relations universelles, une interdépendance universelle des nations."
Après un conflit aigu entre les propriétaires terriens, partisans du protectionnisme, qui refusaient l'importation du blé américain et les industriels, en plein essor et sans concurrents, qui réclamaient au contraire le libre-échange, la Grande-Bretagne devint en 1846  et pour des décennies la championne

vendredi 27 janvier 2017

Roger PAQUEREAU, mon papa.

Les lecteurs de l’Anjou Laïque comprendront qu’il m’est impossible d’être impartiale tant ce papa passionné et non moins passionnant est aimé de sa fille.
Roger est né, en juillet 1925, dans une famille profondément citoyenne, Marcel le père, professeur technique à Chevrollier, Marcel le frère aîné, enseignant syndicaliste sont bien connus du milieu angevin pour leur militantisme et leur charisme.
Les grandes tablées familiales toujours animées entre les encartés SFIO, PC ; les anarchistes ; les syndicalistes FO, CGT… où un sujet rassembleur, la défense de l’Ecole Publique, était à l’unisson de leurs pensées.
Combat tout d’abord au sein de la FCPE, de l’amicale laïque des Justices notamment dans la lutte ardue pour obtenir une cantine digne de ce nom, auprès du maire de l’époque Jean Turc. Je n’oublie pas son rôle d’animateur aux fêtes de l’école et de père noël, chaque fin d’année, où il m’était interdit de le reconnaître ainsi que son soutien indéfectible au monde enseignant.
Cette défense de l’école pour tous, sans dogme, se concrétisait par son implication très active, pendant plus de 30 ans, au sein de l’Association Amicale des Anciens Elèves du Lycée d’Etat Chevrollier, héritant du flambeau de la présidence en 1975 succédant à des camarades comme