mardi 2 avril 2013

Collège public de Beaupréau, un reniement lourd de sens - Lettre ouverte



Lettre ouverte à monsieur le Ministre de l'Education nationale


Le Collectif pour la promotion de l'école publique dans les Mauges.

L'association des parents d'élèves des écoles publiques de Beaupréau.

Le Collectif vigilance Laïcité de Maine et Loire :

FCPE – FOL– Francas- FSU – JPA – LDH- OCCE - SNEP - SNES –  SNESUP- SNUipp –Solidarité Laïque - Sud-Education– UNSA Education- SDEN.CGT

Siège : 14 bis avenue Marie Talet – 49100 ANGERS



Objet : collège public de Beaupréau, un reniement lourd de sens.



Exposés des motifs

Depuis plus de quarante ans des collectifs laïques se battent pour obtenir une cité scolaire laïque dans le canton de Beaupréau (département de Maine et Loire).

Le Conseil régional socialiste a décidé d'ouvrir un lycée en 2015.

Le Conseil général refuse d'y adjoindre un collège public prétextant que les collèges publics des cantons voisins ne sont pas saturés. En réalité, c'est pour protéger
l'enseignement privé installé à Beaupréau (un lycée, un L.P., un collège).



En 2010, le CDEN de Maine et Loire, conformément au code de l'éducation (articles R211-3 et L 211-3), vote un vœu pour que la dépense du collège soit inscrite sur la liste des investissements du Conseil général. Le préfet de Sarkozy refuse de le prendre en considération.

Le 10 novembre 2011, les collectifs laïques adressent un courrier aux candidat(e)s à l'élection présidentielle. Cette lettre explique la situation dans le canton de Beaupréau et informe des actions conduites par les collectifs laïques.



Le 26 janvier, Vincent Peillon, répond au nom de François Hollande. Il approuve les démarches des collectifs et affirme que "l'organisation de l'enseignement public, gratuit et laïque à tous les niveaux est un devoir de l'Etat".



Fortes de cet engagement, les organisations laïques présentes au CDEN départemental réactualisent le 16 octobre 2012 le vœu de 2010. Ils en avertissent François Peillon alors Ministre.

Aucune réponse du Ministre aux trois courriers qui lui furent adressés.

En revanche, une lettre du Recteur (informé par le Ministère) rappelle que la construction du collège est de la responsabilité de l'assemblée départementale. Le vœu est donc évacué. Puis, enfin, une lettre du Préfet, qui en reprenant les arguments de son prédécesseur informe qu'il ne donnera pas suite au vœu du CDEN.



Les non réponses du Ministre ainsi que les réponses des représentants de l'Etat, attestent du reniement de l'engagement de François Peillon sur le collège public de Beaupréau.



Ce reniement est symptomatique d'un recul idéologique des dirigeants du parti au pouvoir sur le registre de la laïcité scolaire.



Les avantages alloués par la droite à l'enseignement privé confessionnel (loi Carles, moins de suppression de postes dans le privé que dans le public, accord Kouchner-Vatican) sont maintenus et, en plus, s'annonce l'augmentation du forfait communal versé aux écoles privées dans le cadre de l'aménagement des rythmes scolaires et la possibilité à des établissements supérieurs privés de dispenser des masters d'éducation..



L'intervention de l'Etat pour la construction du collège public de Beaupréau en usant des articles R 211-3 et L 211-3 du code de l'Education aurait au moins marqué la volonté politique de maintenir la responsabilité nationale dans l'organisation de l'enseignement public sur le territoire.


Hélas, la pusillanimité l'emporte, le Ministre fuit ses responsabilités et renie son engagement. Les collectifs laïques ont donc décidé de publier une lettre ouverte au Ministre. Le reniement a en effet un sens politique à la veille de l'acte III de la décentralisation. Cette attitude est un mauvais présage pour le développement de l'école laïque à la veille de l'acte III de la décentralisation.

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