Pour exprimer leur colère devant la fermeture de leur usine
de pneumatiques, des syndicalistes séquestrèrent quelques heures deux cadres
dirigeants de l'entreprise. Conséquence judiciaire, prison ferme bien que les
cadres aient retiré leurs plaintes. A Notre Dame des Landes, depuis des années,
les zadistes comme ils se nomment bafouent la légalité républicaine et
cherchent à imposer leur vision par la violence. Conséquence judiciaire, aucune
à ce jour. Mieux, manquant de courage politique pour trancher, le gouvernement
propose un referendum local. Il est vrai que dans la perspective des futures
élections présidentielles il ne sert à rien de ménager des ouvriers ne votant
plus pour une gauche désormais acquises
aux doctrines libérales. Par contre des écologistes y compris radicaux peuvent
encore influer, du moins l'espère t-on en haut lieu, sur le résultat de
l'élection.
jeudi 10 mars 2016
vendredi 11 décembre 2015
Battre l'extrême droite, à gauche
PAR YVON QUINIOU
BLOG : LE BLOG DE YVON QUINIOU
BLOG : LE BLOG DE YVON QUINIOU
Je reprends ici ma contribution au livre collectif, "Pour le peuple, contre le FN", paru récemment au "Temps des Cerises", dont le titre est: "Pourquoi l'extrême droite gagne et pas le Front de gauche?"
Pourquoi l’extrême-droite gagne et pas le Front de gauche ? Un préalable, d’abord. Le FN a largement progressé aux dernières élections municipales et surtout aux élections européennes où il est arrivé en tête de tous les partis, d’une manière extrêmement préoccupante. Pourtant, et avant d’aller plus loin dans l’analyse, il convient d’abord de rappeler que ces dernières élections n’avaient pas d’enjeu directement national. On ne saurait donc projeter mécaniquement leurs résultats sur un autre type d’élections, plus révélatrices de son influence réelle, surtout si l’on y ajoute le facteur de
mardi 9 juin 2015
Charlie qui, Charlie quoi?
(De son blog sur mésdiapart)
25 MAI 2015 |
PAR YVON QUINIOU
La
dissolution progressive de « l’effet Charlie » pose deux questions distinctes. D’abord, on peut légitimement se demander qui était
présent aux formidables manifestations du 11 janvier.
Emmanuel Todd, en s’appuyant sur des analyses sociologiques de
terrain, entend démythifier ce mouvement de protestation en indiquant qu’il
aurait surtout mobilisé les classes moyennes et une partie de la droite, y
compris des catholiques, ces mêmes catholiques qui ne se privaient pas de
critiquer les propos irréligieux de Charlie Hebdo – le pape actuel a même
repris l’accusation de blasphème à l’encontre du journal après l’attentat. Quant aux classes populaires elles
auraient été absentes, s’enfermant dans la ségrégation dont elles font l’objet,
et même les musulmans modérés auraient été peu actifs et peu nombreux (quoique
présents). Cette analyse devrait briser l’apparence magnifique d’unité
nationale transcendant les clivages de classes dont Hollande a voulu jouer et
qui lui a profité un temps : ces clivages demeurent et la profonde
déception des classes populaires devant la politique du gouvernement est
revenue massivement. A mon avis, d’autres facteurs ont dû intervenir pour
expliquer le retrait des couches populaires, proprement culturels, et qui
renvoient par exemple à la déshérence morale, intellectuelle et idéologique qui
accompagne malheureusement la déshérence sociale. Mais le diagnostic de Todd me
paraît assez juste, même si j’ai moi-même été sur le coup victime de cette
illusion d’unité nationale.
Reste l’autre question, plus grave : de quoi s’est-on indigné
dimanche 7 juin 2015
Pour une conception offensive de la laïcité
26 MARS 2015 |
PAR YVON QUINIOU
La laïcité est menacée sous des formes diverses un peu partout dans le
monde, y compris en France bien avant l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy,
puis avec un Hollande guère intransigeant non plus sur ce terrain, alors
qu’elle est le pays où, dans le sillage 1789, elle a pris la forme la plus
rigoureuse qui devrait servir de modèle aux autres pays et aurait dû lui éviter
un pareil risque. Je commencerai donc par décrire un certain nombre de ces
menaces, avant de proposer ma définition d’une laïcité offensive pour laquelle
il faut avoir le courage de se battre.
La menace actuelle qui pèse sur la laïcité
Je laisse de côté les régimes musulmans qui, même quand ils se réclament de
la République, sont en réalité la plupart du temps des théocraties, n’acceptant
pas la séparation du pouvoir politique ou temporel et le pouvoir spirituel ou
religieux : la Loi islamique, inscrite dans la charia, couvre tous les
champs de l’existence de l’homme, politique et confessionnelle,
individuelle comme collective, et sa source est déclarée divine à travers le
Coran, ce qui
vendredi 5 juin 2015
La mairie de Paris est-elle encore laïque ?
Depuis bien trop longtemps, la laïcité se réduit à l’article premier de la
loi de la loi de 1905 concernant la séparation des Eglises à savoir
: « la République assure la liberté de conscience. Elle garantit
le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après
dans l’intérêt de l’ordre public. », or c’est oublié que dans
son article 2, la loi dispose que « La République ne
reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. » Depuis
plusieurs années, la mairie de Paris finance à coûts de subvention, les crèches
confessionnelles ou la nuit du Ramadan ou encore renomme le parvis de
Notre-Dame en place Jean-Paul II. Bref, elle reconnait et finance les
communautés religieuses…. Mais ce n’est pas tout.
Dans un article daté du 14 avril et publié sur le site 20
minutes, nous apprenons que : « la Ville de Paris va louer au Conseil français du culte
musulman (CFCM) les locaux qu’il occupe actuellement pour un loyer symbolique
de 100 euros par an, selon une délibération approuvée mardi par le Conseil de
Paris. » Ce loyer faible correspondrait à
mercredi 3 juin 2015
Elisabeth Badinter : "Je ne pardonne pas à la gauche d'avoir abandonné la laïcité"
Propos recueillis par
Eric Conan
"Marianne" consacre un hors-série à la laïcité qui rassemble une
sélection de grands textes sur le sujet signés de figures historiques comme
Clemenceau, de Gaulle, Gambetta ou encore Hugo. Ce trimestriel réunit aussi des
textes inédits comme cet entretien d'Elisabeth Badinter qui juge
"désolant" le pouvoir accordé par la gauche aux curés, imams et rabbins
et dénonce les lâchetés des socialistes depuis vingt-cinq ans à propos du
voile.
Marianne : En 1989, lors de la
première affaire médiatisée de voile à l’école, à Creil, vous avez, avec
quelques autres, lancé dans le Nouvel Observateur un appel à
défendre la laïcité. Où en sommes-nous un quart de siècle plus tard ?
Elisabeth Badinter : Il s’est produit un renversement à gauche sur la laïcité, produit d’une gêne considérable face à la montée de l’islamisme. Tétanisée à l’idée d’être taxée de stigmatisation d’une population d’origine immigrée, la gauche s’est empêchée de traiter cette situation nouvelle, mais pas si différente de
Elisabeth Badinter : Il s’est produit un renversement à gauche sur la laïcité, produit d’une gêne considérable face à la montée de l’islamisme. Tétanisée à l’idée d’être taxée de stigmatisation d’une population d’origine immigrée, la gauche s’est empêchée de traiter cette situation nouvelle, mais pas si différente de
lundi 1 juin 2015
Contre l’intégrisme, choisissons la respiration laïque
Le Monde.fr | 30.01.2015 à 10h57 • Mis
à jour le 30.01.2015 à 16h31
Par
Catherine Kintzler, philosophe, auteure de Penser la laïcité (Paris :
Minerve, 2014)
L’intégrisme
ne peut pas souffrir les points de
fuite par lesquels on peut échapper à son exigence
d’uniformisation de la vie et des mœurs. Tout ce qui troue ce tissu qu’il
veut intégral, ordonné à une parole unique, lui est odieux. Rien
d’étonnant à ce qu’il s’en prenne à la liberté d’expression, et généralement à
toute altérité.
Les États de droit
sont naturellement dans le viseur de son tir ; on se souvient des
caricatures au Danemark, de Theo van Gogh, de Rushdie, de Redeker, de Toulouse. Avec
les assassinats de Paris, où un parcours sanglant des figures de la liberté a
été tracé (le « blasphémateur » qui teste la liberté, le policier
républicain qui la protège, le juif qui incarne l’altérité haïe), suivis par la
démonstration sans précédent d’un peuple se réappropriant ses principes, on
atteint une sorte de classicisme dans l’opposition épurée
entre la violence intégriste meurtrière et les principes républicains libérateurs.
Dans son éditorial du 14 janvier, Charlie-Hebdo, sous la plume
de Gérard Biard, pointe le noyau intelligible de cette opposition
absolue : le régime laïque, nec plus ultra de l’État de
droit.
La laïcité comme
régime politique est en effet une cible éminente pour
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