vendredi 5 juin 2015

La mairie de Paris est-elle encore laïque ?

Depuis bien trop longtemps, la laïcité se réduit à l’article premier de la loi de la loi de 1905 concernant la séparation des Eglises à savoir : « la République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public. », or c’est oublié que dans son article 2, la loi dispose que « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. » Depuis plusieurs années, la mairie de Paris finance à coûts de subvention, les crèches confessionnelles ou la nuit du Ramadan ou encore renomme le parvis de Notre-Dame en place Jean-Paul II. Bref, elle reconnait et finance les communautés religieuses…. Mais ce n’est pas tout.

Dans un article daté du 14 avril et publié sur le site 20 minutes, nous apprenons que : « la Ville de Paris va louer au Conseil français du culte musulman (CFCM) les locaux qu’il occupe actuellement pour un loyer symbolique de 100 euros par an, selon une délibération approuvée mardi par le Conseil de Paris. » Ce loyer faible correspondrait à 

mercredi 3 juin 2015

Elisabeth Badinter : "Je ne pardonne pas à la gauche d'avoir abandonné la laïcité"

Propos recueillis par
Eric Conan
"Marianne" consacre un hors-série à la laïcité qui rassemble une sélection de grands textes sur le sujet signés de figures historiques comme Clemenceau, de Gaulle, Gambetta ou encore Hugo. Ce trimestriel réunit aussi des textes inédits comme cet entretien d'Elisabeth Badinter qui juge "désolant" le pouvoir accordé par la gauche aux curés, imams et rabbins et dénonce les lâchetés des socialistes depuis vingt-cinq ans à propos du voile.
Marianne : En 1989, lors de la première affaire médiatisée de voile à l’école, à Creil, vous avez, avec quelques autres, lancé dans le Nouvel Observateur un appel à défendre la laïcité. Où en sommes-nous un quart de siècle plus tard ?
Elisabeth Badinter : Il s’est produit un renversement à gauche sur la laïcité, produit d’une gêne considérable face à la montée de l’islamisme. Tétanisée à l’idée d’être taxée de stigmatisation d’une population d’origine immigrée, la gauche s’est empêchée de traiter cette situation nouvelle, mais pas si différente de

lundi 1 juin 2015

Contre l’intégrisme, choisissons la respiration laïque


Le Monde.fr | 30.01.2015 à 10h57 • Mis à jour le 30.01.2015 à 16h31



Par Catherine Kintzler, philosophe, auteure de Penser la laïcité (Paris : Minerve, 2014)

L’intégrisme ne peut pas souffrir les points de fuite par lesquels on peut échapper à son exigence d’uniformisation de la vie et des mœurs. Tout ce qui troue ce tissu qu’il veut intégral, ordonné à une parole unique, lui est odieux. Rien d’étonnant à ce qu’il s’en prenne à la liberté d’expression, et généralement à toute altérité.

Les États de droit sont naturellement dans le viseur de son tir ; on se souvient des caricatures au Danemark, de Theo van Gogh, de Rushdie, de Redeker, de Toulouse. Avec les assassinats de Paris, où un parcours sanglant des figures de la liberté a été tracé (le « blasphémateur » qui teste la liberté, le policier républicain qui la protège, le juif qui incarne l’altérité haïe), suivis par la démonstration sans précédent d’un peuple se réappropriant ses principes, on atteint une sorte de classicisme dans l’opposition épurée entre la violence intégriste meurtrière et les principes républicains libérateurs. Dans son éditorial du 14 janvier, Charlie-Hebdo, sous la plume de Gérard Biard, pointe le noyau intelligible de cette opposition absolue : le régime laïque, nec plus ultra de l’État de droit.



La laïcité comme régime politique est en effet une cible éminente pour

lundi 16 février 2015

Laïcité: lettre ouverte aux élus.



Article paru dans MEDIAPART

Henri Pena Ruiz
ancien membre de la commission Stasi sur l'application du principe de laïcité
Dernier ouvrage paru : Dictionnaire amoureux de la laïcité (Editions Plon)
Prix de l’initiative laïque 2014 et Prix national de la laïcité 2014.

La laïcité va mal. Ancien membre de la Commission Stasi sur l’application du principe de laïcité dans la République, je ne peux garder le silence. Naguère, la droite au pouvoir la malmenait par la bouche de Monsieur Sarkozy. Aujourd’hui certains élus de gauche ne la traitent pas mieux. Tout se passe comme si les vrais ennemis de la laïcité et ses faux amis semblaient d’accord pour l’encenser en principe et la violer en pratique. Halte à la duplicité. Inventaire.
D’abord un vocabulaire polémique brouille les choses à loisir. Il est trop facile, par exemple, d’inventer une opposition artificielle entre la laïcité dite "ouverte" et la laïcité dite "de combat". La première expression est usuelle chez les adversaires de la laïcité qui insinuent ainsi que la laïcité tout court serait fermée. Une calomnie travestie en signe d’ouverture. La seconde est

samedi 14 février 2015

Jaurès et l’idéal laïque


Aujourd’hui, en ces temps de grande confusion idéologique, il est bon de revenir à Jaurès, en particulier en matière de laïcité. Son combat pour la laïcité est bien documenté et est un des thèmes les plus constants de sa réflexion et de son action. Depuis son premier discours de député républicain le 21 octobre 1886 jusque dans les articles bimensuels qu’il donne à partir de 1905 à la Revue de l’enseignement primaire et primaire supérieur (REPPS), Jaurès n'a cessé de penser et d’agir pour étendre la laïcité. Sans oublier son rôle méconnu mais décisif dans l'élaboration de la loi de 1905 !
Sa conception de la laïcité peut se résumer en trois assertions fondamentales et complémentaires :
1°) Dès son premier discours à la Chambre des députés, Jaurès déclare : « La société française repose, non plus sur l'idée religieuse transmise et discutable, mais sur l'idée naturelle de justice acceptée par tous. La laïcité n'est que l'expression de ce principe ».  La société française ne repose plus sur les « devoirs envers Dieu », mais sur les « droits de l’homme et du citoyen ».

vendredi 13 février 2015

Jaurès et la laïcité scolaire, par Jean-Paul Scot

« J’accepte pleinement, sans réserve aucune, le principe qu’est la laïcité[1] ». Dès son premier discours à la Chambre des députés, le 21 octobre 1886, le jeune élu centre gauche s’affirme pleinement conscient de l’enjeu que représente la laïcité de l’école publique : « Deux forces se disputent aujourd’hui les consciences : la tradition qui maintient les croyances religieuses et philosophiques du passé ; la critique, aidée de la science, qui s’attaque, non seulement aux dogmes religieux, mais aussi au spiritualisme … » Le professeur de philosophie, né à la vie intellectuelle par le rejet de l’intégrisme du pape Pie IX et la critique de l’idéalisme de Victor Cousin mais aussi du positivisme d’Auguste Comte, ne confond pas la laïcité avec l’athéisme ou l’hostilité à la religion, ni même avec l’anticléricalisme gallican ou la séparation du temporel et du spirituel. D’emblée, Jaurès affirme clairement sa conception de la laïcité scolaire :

lundi 24 novembre 2014

Pétition pour un collège public à Beaupréau





Ci-dessus une pétition des organisations laïques de Maine et Loire pour que Madame la Ministre impose au Conseil général de Maine et Loire un collège public à Beaupréau, chef-lieu d’un canton très fourni en établissements privés. Une pétition à signer et à faire signer pour le développement de l’enseignement public.

Merci

Jack Proult
Le président de la Fédération des Œuvres Laïques de Maine et Loire.