mercredi 23 novembre 2011

Lettre ouverte aux candidates et candidats à l'élections présidentielle

Objet : Présence de l'enseignement public sur tout le territoire, notamment à Beaupréau.
Cette lettre fut personnalisée pour  les candidats suivants N. Arthault  F. Bayrou,  J. P. Chevènement,  N. Dupont-Aignan,  F. Hollande, Eva Joly,  J. L. Mélenchon. Elle fut envoyée au NPA et au POI. L'UMP local fut informée, mais non destinataire. En effet le ministre de l'E. N. de ce parti n'a jamais daigné répondre aux courriers des collectifs et aux parents d'élèves.
La presse locale n'a pas jugé bon d'y faire écho.

Lettre ouverte.

Angers le 10 novembre 2011


Le Collectif pour la promotion de l'école publique dans les Mauges.
L'association des parents d'élèves des écoles publiques de Beaupréau.
Le Collectif vigilance Laïcité de Maine et Loire :
FCPE – FOL– Francas- FSU – JPA – LDH- OCCE - SNEP - SNES –  SNESUP- SNUipp –Solidarité Laïque - Sud-Education– UNSA Education.
Siège : 14 bis avenue Marie Talet – 49100 ANGERS

à

Mesdames et messieurs les candidates et candidats à l'élection présidentielle.

Objet : cité scolaire publique de Beaupréau et présence de l'enseignement public sur tout le territoire


Monsieur

"La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion."
De cet article premier de la Constitution découle l'article L 141 1 du code de l'éducation stipulant que "l'organisation de l'enseignement public gratuit et laïque à tous les niveaux est un devoir de l'Etat".
Ce n'est pas encore le cas dans le Maine et Loire, dans les Mauges, à Beaupréau. Dans ce chef lieu d'un canton de 27 000 habitants, le Conseil général de Maine et Loire diffère la construction d'un collège public alors que la construction d'un lycée public d'enseignement général et technique est acté pour 2015. La logique de la continuité scolaire dans l'enseignement public de la maternelle à la terminale aurait voulu que ce collège public soit construit cette année. En se référant aux seuls élèves fréquentant les écoles primaires publiques du canton, il aurait accueilli 79 élèves en sixième. Mais, le Conseil général, pour ne pas répondre à la demande des parents du canton, élargit l'offre de l'enseignement public aux cantons voisins. Il avance alors des arguments qui ne résistent à une analyse objective. En effet, le collège public le plus proche (10 kms) atteint déjà 85,25% de sa capacité maximale et celui qui est situé à 20 kms a un taux de remplissage de 75,56%. Eu égard à l'augmentation de la population et au développement des écoles primaires publiques dans les Mauges, il est incontestable que, dans un an ou deux, ces collèges publics ne pourront plus accueillir les élèves du canton de Beaupréau. Ainsi, dès que le collège le plus proche (Montrevault) sera saturé des déplacements de plus 20 kms seront imposés à certains élèves.
Mais, pour revenir à l'article premier de la Constitution, même si des collèges voisins pouvaient accueillir des élèves du canton de Beaupréau (ce qui n'est pas le cas), serait-il juste que les élèves dont les parents ont choisi l'enseignement public soient obligés de prendre un car pour rejoindre leur établissement alors que ceux dont les parents ont (de gré ou par défaut) opté pour l'enseignement privé ne connaissent pas cette contrainte.

En effet, à Beaupréau l'enseignement privé catholique secondaire dispose d'un collège, d'un lycée d'enseignement général et d'un lycée professionnel.
Ce monopole de l'enseignement catholique secondaire cessera enfin en 2015 avec l'ouverture du Lycée public. Cette nouvelle situation déplaît fortement à l'enseignement catholique. En vain, ses responsables ont multiplié les démarches auprès du Conseil régional pour conserver l'exclusivité de l'enseignement secondaire. En revanche, celles qui furent menées auprès du Conseil général ont abouti. Les conditions fixées par le Conseil général sur le remplissage préalable des collèges publics des cantons voisins l'attestent. Elles visent tout simplement à retarder la construction du Collège public à Beaupréau qui, en partie, alimenterait le lycée public. En effet, la réussite immédiate qui en découlerait, précipiterait une fuite d'élèves de l'enseignement catholique vers l'enseignement public. Pour cette raison, d'ailleurs, l'enseignement catholique a osé menacer d'ester contre la création du lycée public pour "concurrence déloyale". Peu leur importait, qu'au nom du libre choix, la concurrence soit ailleurs leur crédo.

Devant la position partisane du Conseil général, les syndicats de l'enseignement public, les parents d'élèves de la FCPE, les DDEN ont présenté un vœu au Conseil départemental de l'Education nationale du 15 novembre 2010. Ce vœu voté à l'unanimité moins une abstention, conformément au décret No 86-486 du 14 mars 1986 pris pour l'application de la loi No 85-583 du 10 juin 1985 demandait à Madame l'Inspectrice d'Académie de proposer à Monsieur le Préfet de mettre en demeure le Conseil général d'inscrire le Collège public de Beaupréau au programme prévisionnel de ses investissements.

Il fallut une lettre recommandée pour obtenir une réponse de Monsieur le Préfet. Celle-ci, datée du 2 août 2011, fut sans équivoque. En reprenant les arguments du Conseil général, Monsieur le Préfet signifiait qu'il refusait de prendre en compte le vœu présenté par le Conseil départemental de l'Education nationale.

Sous le couvert d'un fonctionnaire d'Etat nommé par le Président de la République, l'Assemblée départementale de Maine et Loire peut donc en matière scolaire, à Beaupréau, pratiquer une politique contraire aux valeurs de la République. Le refus de Monsieur le Préfet donne tout le sens à l'absence de réponses de Monsieur le Ministre de l'Education nationale aux différents courriers envoyés sur ce sujet par les parents d'élèves et les collectifs.

Les organisations signataires vous demandent si, élu(e)s, vous pourvoiriez sur tout le territoire et notamment à Beaupréau, à l'organisation de l'enseignement public, gratuit et laïque.

Les organisations signataires n'ont pas l'intention de baisser les bras et d'attendre sans protester le bon vouloir du Conseil général, le 19 décembre, jour de l'ouverture de la session de fin d'année de l'Assemblée départementale, devant les grilles de la Préfecture à 9h 30, elles organiseront une conférence de presse et poseront symboliquement la première pierre du Collège. Elles manifesteront ainsi tout à la fois contre les positions conjointes du Conseil général et de Monsieur le Préfet. Nous serions d'ailleurs heureux d'y accueillir un de vos mandataires.

    Dans l'attente de votre réponse, les membres des Collectifs et les parents d'élèves de Beaupréau vous prient d'agréer l'expression de leurs sentiments républicains.

mardi 22 novembre 2011

LE NUMERO 98 EST PARU

Retrouvez le tout dernier Anjou Laïque avec au sommaire :

- Abécédaire de la crise
- Beaupréau
- Histoires de murs
- Les accroche-cœurs 2011
- Les conseils de la librairie contact
- Les humeurs de Nono en dessin
- de nombreux autres articles de société ...

TELECHARGEZ LE NUMERO 97

Le numéro 98 de l'Anjou Laïque venant juste de sortir, vous pouvez télécharger le N°97 gratuitement en cliquant sur le lien ce dessous.

Bonne lecture


lundi 21 novembre 2011

La Marche d'Ella ou les espoirs révolutionnaires de l'Afrique noire


Un journaliste qui  suit le cheminement d'une journaliste. Un journaliste qui effectue de nombreux séjours en  Afrique pour dispenser un  enseignement professionnel et qui parle de l'Afrique.
Vous l'avez compris Louis Le Méter maîtrise son sujet.

Même si « La Marche d'Ella » est classée dans la catégorie roman, la réalité vraie transparaît à travers la fiction.. Sans doute l'auteur ne localise-t-il pas la marche de son héroïne, mais son pays n'est pas imaginaire. C'est le Cameroun, le Togo, le Niger, le Sénégal, en fait c'est toute l'Afrique Noire. Louis Le Méter la décrit sans concession: corruption  à tous les étages, manipulations en tous genres, magouilles, violences, tortures, meurtres, censure de la presse, racket, abus de pouvoir des potentats et des petits chefs, luttes d'influence, une synthèse des pires situations, un véritable inventaire à la Prévert que l'on voudrait croire caricatural.
 Il y a les méchants. Il y a les bons. Classement peut-être un peu manichéen. Les bons rêvent moins du grand soir que des lendemains qui chantent. Ils ont l'ambition d'une Afrique devenue majeure; « La colonisation il est temps  de ne plus la prendre comme prétexte pour ne  pas avancer. Cela nous a certainement fait mal, mais on ne peut plus rester à danser nos vieilles nostalgies sur la place du village » fait-il dire à l'un de ses personnages féminins.
Ella est du côté des bons. Jeune journaliste dans un quotidien de la capitale, elle part pour réaliser un  reportage dans les mines de pierres précieuses. Ce sont les portes de l'enfer qu'elles franchit . Elle  découvre un univers à la Zola. Attirés par  un illusoire eldorado des paysans s'échinent à  défoncer le sol pour trouver quelques diamants. Rançonnés par les petits tyrans locaux, ils vivent dans la misère.
 L'auteur se veut optimiste.  La marche d' Ella est une manifestation de confiance en l'avenir. Prémonitoire, le texte de Louis Le Méter, écrit avant les révolutions arabes,  met en scène une révolution de l'Afrique noire. Ses personnages (les bons) parlent de liberté, de démocratie, de justice sociale, d'utilisation  des ressources du pays pour le bien de tous :  Jim, l'instituteur idéaliste, André, l'officier qui refuse de se plier aux ukases de son  supérieur, Jérôme, l'ingénieur dont les ouvriers ne sont pas des esclaves et qui vient de découvrir un gisement d'uranium qui fait l'objet de toutes les convoitises des profiteurs du système, et le vieux général échappé des prisons du dictateur.  Utopistes, naïfs, résolus, persuadés  que leur pays peut sortir de l'ornière, ils la font la révolution.

Pour Louis Le Méter la fiction qu'il a imaginée ne fait que devancer l' Histoire qui se réalisera un jour. Au rose de l'espoir de jours meilleurs s'ajoute le rose d'une  romance d'amour. Elle est jolie et amoureuse Ella, l'enfant qu'elle attend concrétise également la grande espérance.

Le style est celui du journaliste. L'alternance des exposés de situations et l'expression à la première personne de l'héroïne scande le récit. Les dialogues donnent à l'ensemble de la vie. Sentiments de révolte et émotion se dégagent de l'ouvrage.

Jean Goblet

La marche d'Ella.21 €
Louis Le Méter
Les Editions Persée. 

En vente à la librairie Contact.
                                                                                        
Louis Le Méter, ancien grand reporter à Ouest-France et collaborateur de l'Anjou laïque, anime de nombreux stages de formation en Afrique de l'Ouest et à Madagascar, avec l’ONG Ouest-Fraternité.